« Le CNRD oriente la CRIEF sur des affaires par lesquelles ils comptent trouver les moyens d’éliminer Cellou Dalein Diallo »
Moins de 24 heures après son discours tenu à Banjul (Gambie) devant des militants et sympathisants de son parti, l’UFDG, Cellou Dalein Diallo a été convoqué par la CRIEF. Ce qui, pour certains, rappelle la convocation de Dr. Ibrahima Kassory Fofana, dernier Premier ministre d’Alpha Condé.
On se rappelle qu’à peine élu Président du Conseil provisoire du RPG a-e-c, en l’absence de certains caciques du parti, Kassory Fofana avait tenu un discours rassembleur dans lequel il avait indiqué que son parti, sous sa direction, était engagé à reconquérir le pouvoir. Les coffres de certains des dirigeants du parti étant remplis à pleine capacité, ils avaient de quoi battre campagne et faire oublier leur passage catastrophique dans la conduite des affaires au pays car, chez de nombreux électeurs, ce qui compte le plus, c’est le présent ; pas l’avenir, encore moins le passé. Le roi est mort (ancien), vive le roi (nouveau).
Pour un observateur, « Cellou Dalein à intérêt à venir et répondre à la Justice. Il faut souhaiter qu’ils (lui et ses avocats) aient une bonne stratégie. Car, l’acheteur, Mamadou Sylla, dans de nombreux documents audio et vidéo l’a innocenté. Le vendeur, le Ministre de l’Économie et des Finances également sait comment l’affaire s’est passée. Lui Dalein, Ministre de tutelle, n’était que le gestionnaire d’Air Guinée. Si le propriétaire, l’État, dont le chef demande, voire même l’oblige à vendre à l’acheteur qu’il a trouvé, où est le problème ? Espérons que Dalein ne va pas faire que se défendre. Il devra attaquer les auditeurs et procureurs qui ont conduit cette affaire devant la CRIEF, car c’est une manière de chercher à le tuer politiquement« .
Invité à commenter cette situation, Joachim Baba Millimouno, Coordinateur de la Cellule de communication de l’UFDG a indiqué qu’en « attendant que nous discutions de cela avec les avocats qui sont chargés de la défense de M Cellou Dalein Diallo et le concerné lui-même, je ne peux pas, sans éléments, me permettre de parler de cela (…). Une affaire judiciaire, je ne peux me permettre de prendre une parole sans en discuter avec non seulement les avocats, mais également avec la personne concernée« .
Rappelant que « nous l’avons dit ici, il y a des mois, que s’il arrivait que M. Cellou Dalein Diallo reçoive une convocation de la part de la CRIEF, c’est un citoyen, c’est quelqu’un qui est épris de paix et de justice, qui a toujours tancé les différentes autorités pour que la justice soit une institution à laquelle le guinéen croit, une institution qui fasse en sorte que le guinéen regagne la confiance, de l’amour pour son pays, pour que nous arrêtions de nous rendre justice« , Joachim Baba Millimono dit rester « convaincu que M. Cellou Dalein Diallo, citoyen, l’homme d’Etat que je connais, n’hésitera pas. Ça c’était avant d’apprendre qu’il y a une quelconque convocation (…)Nous avons toujours dit que c’est important que ce dossier soit enfin élucidé pour que les guinéens se rendent compte de la cabale et de l’acharnement qui ont été montés de toutes pièces contre sa personne pendant ces 11 dernières années« .
Une grande curiosité demeure : on ne convoque ni le vendeur, ni l’acheteur mais quelqu’un d’extérieur à ces opérations qui n’est pas responsable des opérations de privatisations
Pour sa part, Nadia Nahman Barry, Cheffe de Cabinet de Cellou Dalein, souligne que « sur le plan strictement juridique, le Président Cellou Dalein Diallo n’a rien à se reprocher dans cette affaire et absolument rien ne justifie sa convocation. Il suffit de lire les articles 3 et 4 de la loi de 2001 sur le désengagement de l’Etat et la réforme des entreprises publiques pour s’en convaincre :
Article 3 : « Le désengagement de l’Etat sous toutes ses formes est soumis à l’autorisation préalable du Président de la République.
Cette autorisation est donnée par décret pris en Conseil des Ministres, sur proposition du Ministre chargé de la privatisation. La fin de chaque opération de désengagement est constatée, selon la même procédure par un décret du Président de la République pris en Conseil des Ministres ».
Article 4 : « Une fois le décret d’autorisation pris, le Ministre chargé de la privatisation est seul responsable devant le Président de la République de la mise en œuvre des méthodes et procédures de désengagement décrites dans la présente Loi.
La Cheffe de cabinet de Cellou Dalein Diallo estime que son patron « est ainsi investi du pouvoir de signer au nom et pour le compte de l’Etat les documents et actes relatifs aux opérations de désengagement de l’Etat des Entreprises Publiques. Le Ministre chargé de la privatisation tient informé le Conseil des Ministres de ses activités dans le cadre du désengagement.
Il mène celle-ci en collaboration avec les Départements de tutelle technique des Entreprises concernées ».
Mme Barry souligne qu’une « grande curiosité demeure : on ne convoque ni le vendeur, ni l’acheteur mais quelqu’un d’extérieur à ces opérations qui n’est pas responsable des opérations de privatisations. Halte à l’instrumentalisation de la justice !« ,
L’UFDG, ne s’est pas exprimée sur le sujet. Le vice-président Aliou Condé affirme qu’il n’a « rien à dire d’une chose que je ne connais pas. De quoi il s’agit ? Je ne commente pas ce que je connais pas. Il est convoqué pourquoi ? Pour quel dossier ou pour quelle affaire ? Dans la convocation, il n’y a aucune précision. Quand on saura, on se prononcera. Pour le moment, on ne sait pas de quoi ça retourne. Peut-être que d’ici quelques jours, on aura des clarifications. Ou bien sur la convocation qui circule vous avez vu Affaire Air Guinée ? C’est la position du parti que vous recherchez et non la position de Aliou Condé. Il faut qu’on se concerte, qu’on discute. Et donc pour le moment, on ne peut rien dire. On a tous appris au même moment. Quand on se verra, le parti donnera sa position à temps opportun« .
Pour un analyste politique, « au lieu de se pencher sur les dossiers qui peuvent permettre de renflouer les caisses de l’État, le CNRD oriente la CRIEF sur des affaires par lesquelles ils comptent trouver les moyens d’éliminer Cellou Dalein Diallo l’ultra favori à toute élection. Si c’est par Air Guinée, une compagnie déficitaire depuis toujours ou les rails, ils ne l’auront pas. A N’Zérékoré, le PM Béavogui a informé que plus 100 millions de tonne de bauxite ont été exportées, d’une valeur de 6 à 7 milliards de dollars, mais que cela n’a rien rapporté à l’État. Est-ce que c’est la faute de Cellou ou de Sidya ? Pourquoi ne pas faire comme Alpha Condé, en 2011 lorsqu’il a fait payer à Rio Tinto, près d’un milliard ? Donc c’est leur faute. Il faut que les personnes qui ont favorisé ces contrats soient auditées. Il faut arrêter ces coups bas« .