Contre La sansure

Candidature du Général Mamadi Doumbouya : le CNRD tombe dans son propre piège

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Depuis plusieurs semaines, une vaste opération de manipulation, sur fond de mobilisation populaire à Conakry et à l’intérieur du pays, est orchestrée en faveur de la candidature du président de la Transition.

Mais la vraie question est la suivante : quelle est l’opportunité d’une telle stratégie, alors qu’il n’existe aucune résistance visible sur le terrain ?

De Conakry à Yomou, on ne voit que les posters géants d’un seul homme. L’administration lui est acquise, il dispose de toute l’armée sous son commandement et le pays entier obéit à ses ordres.

Alors, pourquoi ce silence profond, alors que nous sommes à 72 heures de la clôture du dépôt des candidatures pour l’élection du 28 décembre prochain ?

En réalité, les institutions de la transition ont élaboré des lois contraires à leurs propres intérêts.

Il y a quelques jours, les alliances politiques souhaitant participer aux élections ont dénoncé plusieurs dispositions du code électoral jugées incompatibles avec la Constitution.

Voici quelques obstacles relevés :

  1. L’organe de gestion des élections, qui devait relever du domaine de la loi, a été remplacé par la DGE, relevant du domaine réglementaire.
  2. Pour les candidatures indépendantes, la loi exige le parrainage des maires, alors qu’à ce jour aucun maire élu n’est en fonction.
  3. Les articles 186 à 189 interdisent à un militaire d’être candidat. Ces dispositions stipulent que les forces de défense et de sécurité sont apolitiques et ne doivent soutenir aucun mouvement politique.

Face à ces contradictions majeures du cadre juridique et institutionnel, aucune compétition électorale ne pourra être ni légale ni légitime.

Je déconseille donc au Général de présenter sa candidature, car une telle démarche serait contraire à toute culture démocratique.

Refuser de se maintenir au pouvoir vaut mieux qu’une mascarade électorale à coups de milliards, au moment où le pays traverse une crise économique sans précédent.

Le dernier classement de la Banque mondiale place la Guinée 182e sur 193 pays les plus pauvres au monde. La situation est critique.

Nous devons en prendre conscience, sortir de la haine et de la propagande inutile, et travailler à remettre le pays sur les rails.

C’est un devoir patriotique pour chacun de nous de se remettre en question et de placer les intérêts du pays au-dessus de nos clivages.

Dans l’histoire des transitions politiques de la Guinée, celle-ci est la plus controversée, marquée par l’exclusion de la classe politique la plus représentative, la fermeture des médias, les arrestations arbitraires et l’enlèvement d’activistes politiques et de membres de la société civile.

Pour construire un État de droit, nous avons besoin de l’implication de toutes les forces vives de la nation c’est ce qu’ont réussi les grandes démocraties.

Après 67 ans d’indépendance, notre pays continue à sombrer dans les calculs politico-ethniques, au détriment d’une population qui vit dans une misère totale.

Quel héritage laisserons-nous à nos enfants ?

Toute tentative de violation de nos lois ou d’affaiblissement de nos institutions ne fera qu’aggraver l’instabilité politique.

Honorable Youssouf Camara

Source: https://www.guineefutur.info/2025/10/31/candidature-du-general-mamadi-doumbouya-le-cnrd-tombe-dans-son-propre-piege/

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