Faut-il répondre au coup de pied d’un âne par un coup de pied ?
La Guinée est décidément un drôle de pays, où l’on a pris l’habitude de travestir les faits, de tronquer la vérité et de réécrire l’histoire au gré des intérêts du moment. Sous une junte militaire, qui peut encore parler de respect des institutions ou de justice ?
Si nous vivions dans un véritable État de droit, chacun sait qui aurait à répondre de ses actes et qui devrait se retrouver à la barre pour divers crimes. Ceux qui, par bonne foi, ont accordé le bénéfice du doute à l’appareil judiciaire et ont comparu devant les tribunaux en toute confiance, en ont payé le prix fort, hier comme aujourd’hui. Leur erreur a été de croire en une justice qui, en réalité, ne s’applique qu’à la tête du client et obéit au bon vouloir du prince.
Chaque fois, la justice est brandie comme un épouvantail contre les esprits libres, contre ceux qui osent défier l’ordre établi et s’engager pour les bonnes causes. Tout le monde sait désormais que les dossiers judiciaires sont d’origine politique et relèvent d’une véritable chasse aux sorcières. Tout n’est que pure machination !

Les magistrats eux-mêmes, lorsqu’ils tentent d’exercer leur métier avec conscience et indépendance, en se conformant à leur serment, sont durement frappés. Les décisions qu’ils rendent, lorsqu’elles déplaisent au pouvoir, sont rapportées, ignorées ou suivies de représailles. Cela, les courtisans de salon et les bouffons du roi refusent de le voir ou de le dire.
Mais plus personne n’est dupe. L’instrumentalisation de la justice, l’application sélective de la loi et la chape de plomb qui s’abat sur le pays sont désormais des évidences. Alors, avant de donner des leçons ou de s’improviser avocat du diable, il serait plus sage pour certains de commencer par balayer devant leur propre porte.
L’UFDG et son Président peuvent reculer parfois pour mieux sauter, mais ils ne tremblent devant aucune dictature et ne fuient jamais la lutte.
Quant à ceux qui, moralisateurs de circonstance, se sont faits les défenseurs du CNRD, qu’ils sachent que leur posture est ridicule. Partisans de tous les pouvoirs, ils n’ont pas l’âme d’opposant et se rangent toujours du mauvais côté de l’histoire.
Celui dont la moralité est douteuse, qui traîne des casseroles et que l’on congédie régulièrement pour ses dérives et sa délinquance, ferait mieux de se taire. Il est le seul à ne pas comprendre que plus personne ne le prend au sérieux ni ne lui accorde le moindre crédit. Mais que veux-tu ? Ventre vide n’a point d’oreilles et ne s’encombre pas de scrupules.
