Contre La sansure

OUSMANE GAOUAL : LE PORTE-PAROLE DEVENU LE PORTE-MENSONGE

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Dans un contexte où la parole publique devrait être un repère, Ousmane Gaoual Diallo s’est imposé comme l’incarnation d’une communication d’État fondée sur le déni, la déformation et la manipulation.

De ses promesses reniées sur la durée de la transition aux mensonges sur les disparitions forcées, en passant par la crise de liquidité, le scandale de l’or de la BCRG et la pénurie de carburant, le ministre porte-parole a transformé la fonction en un exercice continu de falsification. Cette tribune revient sur ses déclarations exactes et révèle comment le porte-parole du gouvernement est devenu, jour après jour, le porte-mensonge officiel de la transition guinéenne.

Qui peut encore écouter, et même croire, Ousmane Gaoual Diallo ? À force de parler pour mentir, il est devenu ce qu’aucun responsable public ne devrait jamais incarner : un menteur compulsif, un homme pour qui la parole publique n’est plus un engagement mais un outil de falsification.

Depuis sa nomination comme porte-parole du gouvernement de la transition, Ousmane Gaoual n’a jamais adopté les exigences éthiques, intellectuelles et professionnelles qu’impose la communication publique. Sa stratégie est restée inchangée : le mensonge comme réflexe, le mensonge comme bouclier, le mensonge comme politique.

Mentir pour masquer ses limites.
Mentir pour rassurer le président.
Mentir pour couvrir l’échec d’un régime qui s’effondre sous son propre poids.
Mentir, encore et toujours, jusqu’à transformer la tromperie en doctrine de communication officielle.

Et l’inventaire de ses déclarations suffit à démontrer que ce n’est plus un accident, mais une méthode. En voici quelques échantillons :

1. Le mensonge fondateur : “Le président a clairement indiqué qu’il ne fera pas un seul jour au pouvoir après le 31 décembre 2024.”

Une phrase prononcée avec aplomb par Ousmane Gaoual, qui trahit aujourd’hui l’essence de sa communication : l’assurance dans l’erreur, la fermeté dans le mensonge, et l’absence totale de cohérence.

Quelques mois plus tard, il tentera de se dédire, allant jusqu’à déclarer que : « Le président n’a jamais pris d’engagement personnel. »

Le reniement absolu. La contradiction érigée en méthode. Le mensonge institutionnalisé.

2. Le mensonge honteux : les disparitions forcées réduites à des “disparitions volontaires”

C’est probablement dans ce dossier que le cynisme de la communication gouvernementale atteint son sommet.

À propos de Foniké Menguè et Billo Bah, tous deux enlevés par des hommes encagoulés, embarqués de force, portés disparus depuis plus d’un an, Ousmane Gaoual a tenu des propos glaçants.

Lors d’une conférence de presse, se basant sur la version du procureur, il déclare : « Ces personnes ne sont pas arrêtées. Les adultes ont le droit de disparaître volontairement. »

Face à une disparition forcée évidente, il ose insinuer qu’un citoyen peut « disparaître volontairement », comme si cela justifiait le silence de l’État.

Plus tard, interrogé sur les témoignages et les preuves d’enlèvement, il va encore plus loin : « Le gouvernement n’a aucune nouvelle. Ils auraient été enlevés par des assaillants inconnus. »

Tout cela alors que des témoins ont décrit les véhicules et les agents qui confirment les opérations nocturnes, les familles ont alerté, les ONG ont dénoncé des disparitions forcées.

Mais Gaoual lui, nie, relativise, détourne. Il transforme un crime d’État en une “disparition volontaire”. Il parle “d’assaillants inconnus” là où tout le pays connaît les exécutants.

Rien n’est plus indigne pour un porte-parole que de mentir sur la sécurité, la liberté et la vie des citoyens.

3. Le mensonge économique : la crise de liquidité “n’existe pas”

Alors que les Guinéens faisaient la queue devant les banques, incapables de retirer leur propre argent, Ousmane Gaoual déclarait : « Il n’y a pas de crise de liquidité en Guinée. C’est une invention des réseaux sociaux. »

Quelques jours plus tard, les banques rationnaient les retraits, les entreprises étaient paralysées, la BCRG reconnaissait implicitement la crise. La réalité contredisait ses mots. Mais dans sa communication, le mensonge reste un réflexe pavlovien.

4. Le mensonge sur les tonnes d’or de la BCRG

Lorsqu’a éclaté le scandale des tonnes d’or sorties illégalement du pays, documents, traces et correspondances internes à l’appui, il a balayé la vérité d’un revers : « Il n’y a eu aucun détournement d’or. »

Le déni, toujours le déni. Même lorsqu’il contredit les faits les plus documentés.

5. Le mensonge sémantique sur la crise de carburant : “Ce n’est pas une crise, c’est une rupture.”

Face à la pénurie de carburant qui paralyse le pays, Ousmane Gaoual a tenté une acrobatie linguistique : « Il n’y a pas de crise de carburant. Il y a juste une rupture, une difficulté logistique. »

De qui se moque-t-il ? Quelle différence entre une crise et une rupture, lorsque : les stations ferment, les transports s’arrêtent, les prix flambent dans le marché noir, et que tout dure des jours et des jours ?

Ce qu’il appelle “rupture” est évidemment une crise nationale. Mais il préfère jouer sur les mots pour masquer l’échec de la gouvernance actuelle.

À force de falsifier les faits sur les élections, les disparitions forcées, l’or, le carburant, la liquidité bancaire, Ousmane Gaoual n’est plus un porte-parole : il est le porte-mensonge officiel d’un régime qui a perdu toute capacité à dire la vérité.

La Guinée avait besoin d’un communicant d’État responsable. Elle a hérité d’un homme qui parle pour cacher, qui ment pour couvrir, et qui distord la réalité pour défendre l’indéfendable. Et comme l’histoire l’enseigne : un mensonge répété mille fois ne devient jamais vérité, mais il finit toujours par engloutir celui qui le prononce.

Anonymous 1er, l’autre citoyen indigné qui vient de se réveiller dans la presqu’île de Kaloum.

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