Bissau : nommée par la transition, Catarina Taborda décline
Le premier gouvernement de transition dévoilé par le général Horta N’Tam en Guinée-Bissau vacille déjà : annoncée ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Catarina Taborda a publiquement décliné sa nomination, ravivant les interrogations sur la cohésion et la crédibilité de l’exécutif fraîchement constitué.
Coup de tonnerre à Bissau : quelques heures après la publication du premier gouvernement de transition conduit par le général Horta N’Tam, l’une des figures annoncées de la nouvelle équipe, Catarina Taborda, a catégoriquement refusé d’intégrer l’exécutif, plongeant le processus en cours dans l’incertitude.
Dans un message rendu public samedi soir sur son compte Facebook, Mme Taborda a déclaré qu’elle « ne fera pas partie du gouvernement », soulignant qu’elle continuera à servir la Guinée-Bissau « avec travail, responsabilité, intégrité et engagement envers les femmes, les jeunes et les enfants ».
Son nom figurait pourtant dans le décret présidentiel du 29 novembre parmi les ministres nommés, au poste de ministre du Tourisme et de l’Artisanat, au sein d’une équipe comprenant 23 ministres et 5 secrétaires d’État.
Un revers pour le nouvel exécutif
Ce refus constitue un premier coup dur pour le gouvernement de transition, mis en place à la suite du coup d’État survenu avant la proclamation des résultats de la présidentielle du 23 novembre.
L’équipe, entrée immédiatement en fonction, est dirigée par l’ancien ministre des Finances Ilídio Vieira Té, nommé Premier ministre vendredi. Proche de l’ex-président Umaro Sissoco Embaló, il a également dirigé la campagne de la coalition ayant soutenu ce dernier.
Le gouvernement présenté se veut civil-militaire. Carlos Pinto Pereira, déjà membre du précédent exécutif, hérite du portefeuille de la Justice et des Droits de l’Homme. Le général Mamasaliu Embaló prend la tête de l’Intérieur et de l’Ordre public, tandis que le général Stive Lassana Manssaly est promu à la Défense nationale.
Les secteurs économiques et sociaux reviennent notamment à Mamadú Mudjetaba Djaló (Économie et Plan), Florentino Mendes Pereira (Transports et Télécommunications), José Carlos Esteves (Travaux publics), Mamadú Badji (Éducation), le Commodore Quinhin Nantote (Santé), Juelma Cubala (Jeunesse et Sports) et Khady Florence Dabo Correia (Femme et Solidarité sociale). Jaimentino Có prend le Commerce et l’Industrie, tandis qu’Abduramane Turé est nommé à la Communication sociale.
Une transition sous tension
La Guinée-Bissau, marquée par une longue série de coups d’État depuis 1974, demeure plongée dans une instabilité chronique. Bien que largement renouvelé par rapport au gouvernement Embaló, le nouvel exécutif comporte plusieurs figures reconduites, dont Ilídio Vieira Té et Carlos Pinto Pereira.
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