CANDIDAT NÉ DE LA RUSE ET DU DÉNI (CNRD) : LE GÉNÉRAL DU MENSONGE DÉCOMPLEXÉ (GMD). Tribune de soutien n°1
Depuis le 5 septembre 2021, la Guinée vit sous le règne d’un homme qui a érigé le mensonge en méthode de gouvernement, la ruse en charte morale et le déni en respiration quotidienne. Un homme qui efface ses promesses plus vite qu’il ne les formule, qui efface ses victimes plus vite qu’il ne les frappe, qui efface la vérité plus vite qu’elle n’apparaît. Cet homme, c’est GMD — le Général du Mensonge Décomplexé, alias Mamadi Doumbouya, créature politique surgie d’un treillis froissé et d’une improvisation historique.
Il n’est pas devenu candidat : il a glissé dans la candidature comme un serpent dans l’herbe, sans bruit, sans honte, sans cohérence, après avoir juré qu’il ne le serait jamais, puis nié avoir juré, puis juré qu’il n’avait rien nié. Le cycle parfait du mensonge auto-régénéré.
Rien chez GMD n’est clair. Rien n’est assumé. Rien n’est vrai. Les balles réelles ? Pour lui, ce ne sont que des hallucinations collectives provoquées par “les ennemis de la paix”. Les morts de Bambéto, Wanindara, Sonfonia, Koloma ? Des “incidents regrettables”, comme si des jeunes couchés dans leur sang étaient un problème de ponctuation. Les blessés transportés la nuit pour ne pas embarrasser le régime ? Une fiction, évidemment. Les disparitions forcées ? Alors là, le GMD atteint des sommets : il parvient à regarder la caméra et dire que personne n’a disparu, que tout va bien, que tout le monde va bien, que ceux qui manquent sont “introuvables mais existants”.
Sauf que nous, nous avons les noms, les visages, les familles, les cris, les enterrements invisibles : Foniké Menguè, Billo Bah, Habib Marouane Camara, Mabory, le vieux Keita, les enfants d’Elie Kamano, Sadou Nimaga, et tous ces anonymes engloutis par une machine d’État qui procède comme l’enfer : elle avale et nie avoir avalé.

GMD n’a pas simplement installé la peur : il l’a organisée. Il n’a pas seulement neutralisé la justice : il l’a domestiquée. Les magistrats convoqués comme des élèves turbulents, les juges sermonnés, les avocats intimidés, les dossiers manipulés, les procédures renversées, la justice est devenue une annexe administrative du mensonge, une filiale de la ruse, un bureau du déni. Dans ce pays, la loi n’existe plus, elle s’exécute. Elle s’exécute comme un ordre militaire, sans débat, sans droit, sans âme. Et quand la justice suffoque, quand l’État de droit agonise, GMD sourit. Toujours. Comme si l’effondrement était la preuve d’une transition réussie.
Et alors, le clou du spectacle : la candidature. Une candidature annoncée avec la même audace qu’un pyromane qui se proclame pompier volontaire. GMD, qui avait juré ne jamais se présenter, se présente désormais comme un destin naturel, un choix évident, un homme providentiel que la Guinée doit remercier d’avoir été martyrisée trois ans durant. Il avance, braqué vers l’avenir, les poches pleines de promesses qu’il n’a jamais tenues et les mains encore tièdes des décisions qu’il nie avoir prises. Il n’a pas préparé sa candidature : il a préparé l’élimination de la concurrence. Il n’a pas conquis son espace politique : il l’a rétréci jusqu’à l’étouffement. Il n’a pas gagné sa légitimité : il a pris soin de n’avoir aucun adversaire pour ne pas avoir à en mériter une.
Voilà donc GMD, le Général du Mensonge Décomplexé, qui arrive en campagne avec un bilan qu’il tente de maquiller comme un cadavre trop visible. Un homme qui a fait de la transition un cimetière, des disparitions un outil, de la peur un argument, de la justice un chiffon, de la liberté un luxe, de la parole donnée un jouet.
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Et maintenant, il demande des votes. Il demande des applaudissements. Il demande la continuité de son chaos, la prolongation de son règne de poussière et de larmes. Il demande, avec une stupéfaction presque touchante, que la Guinée lui offre ce qu’il a passé quatre ans à lui refuser : un avenir.
Nous, Collectif pour l’Alternance Politique, nous le soutenons. Oui, nous le soutenons. Mais nous le soutenons comme un scalpel soutient une opération : en coupant. Comme un projecteur soutient une scène : en exposant. Comme un témoin soutient la vérité : en refusant d’oublier. Notre soutien est toxique, corrosif, hilarant. Nous sommes son pire ami, son meilleur ennemi, son soutien le plus dangereux : celui qui applaudit avec un sourire trempé dans l’acide et écrit en même temps l’inventaire de ses mensonges.
Cette tribune n’est que le début. Une mise en bouche. Une flèche. Une brûlure.
La suite sera plus longue, plus froide, plus chirurgicale.
Il est né de la ruse et du déni.
Nous sommes nés pour le dire.
Alpha Issagha Diallo
Soutien pamphlétaire, venimeux et catégoriquement nuisible du GMD.
Celui qui applaudit avec du poison littéraire et un sarcasme qui saigne.
