CNRD : CANDIDAT NATIONAL DE LA RÉPRESSION ET DES DISPARITIONS (Tribune de soutien n°3)
GMD : Gesticulateur des Manipulations Disparues
Qu’on se le dise une fois pour toutes : le CNRD n’est pas un mouvement politique, c’est une entreprise de disparition express, une SDR, Société De Répression, qui enlève plus vite qu’elle ne gouverne et terrorise plus fort qu’elle ne dialogue. Depuis quatre ans, ce régime joue au prestidigitateur tragique : regardez bien ici… hop ! un citoyen a disparu. Un parti se structure ? Hop ! un enlèvement. Un opposant parle trop fort ? Hop ! un pick-up. Une campagne démarre ? Hop ! une rafle préventive.
On dit souvent que la vie politique guinéenne est un théâtre. Sous le CNRD, c’est devenu un cirque cannibale, où le jongleur de service n’est autre que le GMD, Gesticulateur des Manipulations Disparues, qui jongle avec les citoyens comme avec des objets égarés. Le dernier numéro de ce cirque lugubre ? L’enlèvement du directeur adjoint de campagne du Bloc Libéral, disparu avec la même fluidité qu’un message WhatsApp supprimé par erreur.
Sous ce régime, les hommes ne disparaissent pas :
ils s’évaporent,
ils se volatilisent,
ils se désintègrent dans le noir.
Comme si la Guinée était devenue une zone où les opposants s’évaporent à température ambiante.
Le CNRD a inventé la campagne électorale inversée : pendant que les autres partis mobilisent, eux démobilisent leurs adversaires… au sens littéral.
Le CNRD ne cherche pas de votes : il cherche des absents.
Le CNRD ne veut pas convaincre : il veut faire taire.
Le CNRD ne veut pas gagner : il veut être seul sur la ligne de départ.
Le pays vit une présidentielle façon thriller : les candidats ne débattent pas, ils disparaissent.
Les directeurs de campagne ne contestent pas, ils se volatilisent.
Les équipes politiques ne planifient pas, elles se demandent : “Qui sera le prochain ?”
Le plus grotesque dans tout ça ?
Le GMD se présente comme le candidat de la stabilité.
Stabilité de quoi ?
De la terreur ?
Des enlèvements nocturnes ?
Des pick-up sans plaques qui rôdent comme des hyènes affamées ?
Le CNRD est devenu un régime qui s’enorgueillit de sa capacité à effacer des citoyens comme on efface des fichiers corrompus.
Et quand la population s’inquiète, on lui répond avec la profondeur intellectuelle d’une boîte vide :
“Ce sont des rumeurs.”
Des rumeurs ?
Un directeur adjoint de campagne kidnappé en pleine présidentielle, c’est une rumeur ?
Les dizaines de disparus depuis quatre ans, ce sont des rumeurs ?
Les familles brisées en larmes à Conakry, Coyah, Dubréka, Labé, N’Zérékoré, ce sont des rumeurs ?
Le CNRD nie, toujours.
Il nie comme on respire.
Il nie parce qu’il ne sait faire que ça.
Il nie même ses propres communiqués.
Il nierait son ombre si elle déposait une plainte.
Et maintenant, ces messieurs veulent le pouvoir par les urnes, après quatre ans à gouverner par la peur, par la matraque, par la disparition, par le silence forcé.
Le même régime qui enlève les hommes se présente comme garant de leurs droits.
Le même régime qui efface les citoyens veut désormais être élu par eux.
L’ironie n’est plus une figure de style : c’est une gifle.
Le GMD n’a pas de programme politique.
Il a un protocole d’enlèvement.
Il n’a pas d’idées.
Il a des fourgons.
Il n’a pas de vision.
Il a des cagoules.
Il n’a pas de projet.
Il a des pick-up.
La Guinée n’a pas besoin d’un candidat qui fait disparaître ses adversaires.
Elle a besoin d’un pays où les gens peuvent simplement ne pas disparaître.
Mais tant que le CNRD confondra la démocratie avec un safari politique, tant que le GMD confondra élection avec élimination, tant que la peur se prendra pour une institution, alors nous, le Collectif pour l’Alternance Politique, continuerons de tenir la lampe torche littéraire devant chaque ombre qu’ils fabriquent.
Car s’ils font disparaître les hommes, nous ferons apparaître la vérité.