A vos plumes : Les limites de la courte échelle dans l’arène politique
Ce qui a perdu ce pays, c’est cette classe politique de jeunes qui sont trop pressés de prouver quelque chose. Ils sont nombreux à lorgner sur des postes alors que d’autres cherchent de l’influence.
Ces jeunes apprentis politiciens n’apprennent pas, mais ils s’imposent une nouvelle forme d’opposition qui manque de courage et surtout de patriotisme.
Je suis tombée sur un débat quelque part sur un réseau social qui m’a enlevé toute l’illusion qu’un jour l’éloquence et la diplomatie des AS de la politique comme Soumaïla Cissé sortiront de cette jeunesse. Que la bravoure d’un Tiébilé sera assurée. Qu’on aura un jour au sein de cette génération un fin stratège de la taille de Soumeylou Boubèye Maïga pour se mettre en valeur. Mais j’ai plutôt senti un vide qui ne sera jamais rempli. Hélas ! Chers jeunes, apprenez que la politique est un art. Ce n’est pas parce que vous parlez correctement le français que vous pouvez vous autoproclamer des leaders ! Un leader ? C’est un ensemble de principes, de valeurs, de comportements… Rassurez-vous d’en avoir.
Ceci dit, aujourd’hui, certains jeunes émergent du lot et forcent mon respect, mon estime. Je ne citerai pas de noms, mais certains se connaîtront. Ils sont totalement différents de ces prétentieux qui se prennent pour de « Jeunes leaders » et veulent prendre les ascenseurs, et non les escaliers, pour parvenir à leurs fins.
À nos frères et sœurs ainsi qu’à nos enfants qui souhaitent descendre dans l’arène, qu’ils n’oublient jamais que la persévérance et la résilience sont des vertus essentielles en politique. Et cela d’autant plus qu’elles permettent aux dirigeants de surmonter les échecs, d’adapter leurs stratégies face aux défis et de maintenir leurs objectifs sur le long terme. La persévérance aide par exemple à ne pas abandonner devant les obstacles, tandis que la résilience permet de rebondir après un revers, tout en favorisant l’apprentissage et la proactivité face aux difficultés. Ces qualités sont cruciales pour mener des projets durables et s’adapter à un environnement politique complexe.
Des politologues expérimentés vous diront aussi que la persévérance aide les leaders politiques de continuer à avancer malgré les difficultés et les échecs, transformant l’obstination en une force positive. « Un leader persévérant montre l’exemple, ce qui encourage les membres de son équipe à ne pas abandonner leurs propres efforts », nous disait récemment un ami consultant politique en ne cachant pas sa préoccupation par rapport à la jeunesse politique de son pays.
Quant à la résilience, elle permet de s’adapter aux conditions changeantes et de maintenir l’efficacité des politiques publiques face aux chocs et aux imprévus. Les psychologues vous diront que la capacité à rebondir après un échec est intrinsèquement liée à l’apprentissage. En tout cas, les leaders résilients analysent les erreurs pour mieux franchir les obstacles futurs. La résilience aide aussi l’individu à mieux gérer le stress inhérent à la vie politique et professionnelle ; à limiter son impact sur leurs actions.
Sans compter que c’est une valeur qui peut être un outil pour impliquer davantage les citoyens dans la construction des politiques publiques, les rendant coresponsables de leur réussite. Il n’y a donc pas de meilleurs socles pour s’adosser au début de sa carrière que la persévérance et la résilience. Puisse ces valeurs guider nos jeunes politiciens, voire la classe politique malienne !
