Au CNRD
De: Honorable Alpha Ibrahima Sila
4eme Vice-président de l’Assemblée Nationale (9eme Législature)
Depuis que notre pays s’est embarqué dans une nouvelle transition, j’ai gardé ma réserve, avec l’espoir que le CNRD allait se conformer à la trajectoire qu’il s’était librement tracé. Malheureusement la réalité montre qu’il s’en écarte tous les jours de plus en plus.
Je voudrais m’éloigner des considérations politiques et vous exprimer ma préoccupation par rapport à l’ANAFIC (Agence nationale de financement des collectivités), institution bâtie sur une fondation solide, qui avait pour vocation de décentraliser la gestion du pays en donnant aux communautés rurales le pouvoir de s’autogérer, contribuant ainsi à la stabilité du pays que menaçait une centralisation trop poussée du pouvoir.
Il a fallu des efforts de près de 20 ans de la Guinée et de ses partenaires techniques et financiers pour assoir les bases du PACV (Programme d’appui aux collectivités locales), aujourd’hui devenu ANAFIC, outil central de la décentralisation en Guinée qui suscite l’envie de plusieurs pays en Afrique et ailleurs qui demandent à répliquer ce modèle .
En tant que membre concepteur et Premier Coordonnateur du PACV, je m’inquiète que ce projet phare, soit aujourd’hui menacé dans ses fondements par l’interruption du financement depuis janvier 2021 des Agents de Développement Local “ADL” qui constituent la cheville ouvrière du PACV, dans la mesure où ils assurent l’interface entre les communautés rurales, le pouvoir local et le pouvoir central.
Ce sont eux qui préparent les programmes annuels de développement des communautés rurales soumis à l’ANAFIC pour financement.
J’invite le CNRD à prendre toutes les dispositions utiles pour lever l’embargo du financement des ADL, car la refondation de l’Etat que vous ambitionnez, ne doit pas signifier la démolition systématique des acquis du passé.
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