L’objectif d’une manifestation est de réussir à se faire entendre par les autorités, en paralysant la cité, le pays ; l’objectif d’une manifestation, c’est également démontrer que des autorités ne sont pas disposées à s’asseoir autour de la table pour dialoguer et trouver des solutions. Et c’est ce que le FNDC cherchait. Pas nécessairement de marcher de la Tannerie au Palais du Peuple, à Kaloum, mais de faire en sorte que les autorités sortent leur forces militaires et paramilitaires pour empêcher la manifestation.
C’est ce qui est train de se passer dans la capitale guinéenne depuis ce jeudi 28 juillet 2022. Le CNRD est en train d’aider le FNDC à réussir ces différents objectifs. Malheureusement pour lui, en même temps, il est en train d’oublier le plus important : adapter les 10 activités prévues pour la transition de 36 mois à une durée de 24 mois. Et pour se faire des amis au niveau des chefs d’États de la CEDEAO, dire que la transition a commencé depuis juillet, comme au Burkina ou même le 5 février dernier, jour de l’installation du Conseil national de la transition.
« Gouvernement de trahison »
Avec les commentaires faits par Ousmane Gaoual Diallo, Ministre porte-parole du « Gouvernement de trahison« , rassemblés par visionguinee.info (*), doit-on s’attendre à ce que les parties se rencontrent finalement autour d’une table de dialogue permanent ? Car tout le monde sait qu’aucun dialogue entre les nouvelles autorités et les forces vives n’a eu lieu. Le CNRD a toujours rencontré de nombreuses formations politiques insignifiantes, comme le PEDN de Lansana Kouyaté, le PADES de Dr. Ousmane Kaba, le BL de Dr. Faya Millomono, etc. qui, dans le cadre d’élections transparentes, disparaîtraient lamentablement du paysage politique guinéen.
Ce même CNRD a toujours refusé de rencontrer les véritables forces vives que sont l’UFR et surtout l’UFDG. Il avait commencé à échanger avec le FNDC, mais rapidement il a coupé les ponts. Même chose avec le RPG a-e-c.
Le Ministre Ousmane Gaoual a raison de dire que : « quel que soit le problème, il est important qu’on puisse se ressaisir et se tourner vers les questions essentielles« . Mais il ne devrait pas poser les questions suivantes : « Est-ce qu’aujourd’hui, il y a l’absence d’un cadre de dialogue ? Est-ce que les acteurs ne sont pas invités à venir autour de la table ? Quels sont les solutions qui sont proposées ?« . Parce qu’il sait très bien que lorsque Mohamed Béavogui, que certains appellent ‘ancien Premier Ministre‘, a ouvert les travaux pouvant mener au dialogue, les jours qui ont suivi, alors que la délégation s’apprêtait à venir à Conakry, il a été bizarrement autorisé à aller faire son bilan de santé…
L’on doit convenir avec le porte-parole du gouvernement de la junte guinéenne lorsqu’il soutient que : « il faut absolument que chacun adopte la souplesse et mette surtout beaucoup de volonté pour rechercher des solutions pour ce pays« , mais est-il sûr que, comme il le dit : « il y a aujourd’hui une volonté claire des autorités en place pour tendre la main et dire que le cadre de dialogue est là, venez pour qu’on discute. On n’a pas toujours les mêmes opinions sur tous les sujets. Mais la volonté doit être de même d’aller et de trouver les solutions par le dialogue » ?
Pour un dirigeant des forces vives, « cette prétendue main tendue est celle du diable. Si ces gens veulent vraiment dialoguer, qu’est-ce qui les pousse à refuser au Médiateur de nous rencontrer ? Pourquoi ils exercent une pression sur cette CRIEF pour qu’elle fasse condamner des leaders politiques ? Eux du CNRD et leurs soutiens politiques ne sont-ils pas au nombre des bénéficiaires des nombreux et différents détournements et actes de corruption sous Alpha Condé ? Est-ce la raison pour laquelle ils refusent de faire leurs déclarations de biens ? S’il y avait une volonté de dialoguer, le FNDC n’aurait pas appelé des manifestations. Celle d’aujourd’hui est un succès »
Gouvernement d’union nationale et CNT recomposé
De l’avis d’un analyste politique, « comme le principe des 24 mois est acquis, selon le Médiateur Yayi Boni et le Président en exercice de la CEDEAO, Général Umaru Cissoko Embalo, il faudrait que l’UFDG et ses alliés, l’UFR et ses alliés, le RPG a-e-c et ses alliés et le FNDC fassent des propositions écrites qu’ils vont adresser à ces personnalités, même si pour cela ils devraient se rendre à Bissau, pour les remettre. Dire que la transition de 24 mois a commencé le 5 février avec l’installation du Conseil national de la transition. Cet organe a travaillé vu qu’il a proposé les 36 mois. Donc, la transition a commencé depuis son installation« .
Poursuivant, il explique que « Cellou Dalein, Sidya Touré, le FNDC et le RPG a-e-c doivent exiger si le transition doit commencer maintenant, en juillet 2022, pour se terminer en juillet 2024, que le gouvernement et le CNT soient dissouts pour former un gouvernement d’union dont les membres seront désignés moitié moitié par chacun des deux camps, avec un Premier ministre issu des forces vives. Au CNT aussi, moitié moitié avec un président élu par les membres. Il faut former un Comité national permanent des audits pour appuyer la CRIEF« .
Ibrahima Sory BALDÉ
In. https://www.visionguinee.info/ousmane-gaoual-diallo-au-fndc-il-faut-que-les-uns-et-les-autres-se-ressaissisent/
Le terme ‘gouvernement de trahison’ a été employé par un commentateur et non une création de guinafnews.org. Et c’est en lien avec le serment du Colonel Doumbouya de faire de la « Justice la boussole de la transition »