Non M. le Ministre Wright
Aussitôt rentré de Genève, où se tenait la 51ème session du Conseil des droits de l’Homme, le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme s’est rendu à la maison centrale. Ses services l’avaient-ils fait avant lui ? Lui même avait-il besoin de s’y présenter ? ».
Au terme de cette visite, il a indiqué : « nous sommes dans une période de transition, la désinformation a tendance à prendre le dessus sur l’information. Et lorsqu’on j’entends les gens à partir de l’international tenir des propos à l’égard de notre pays, comme un pays du non-respect des droits de l’Homme, je m’en rends compte que soit c’est une mauvaise foi où ils le font juste dans l’idée de pouvoir saper tous les efforts des autorités de la transition sur cette question de promotion et de protection des droits de l’Homme (…) Le plus important pour moi aujourd’hui, c’est que je viens a peine d’arriver, j’ai appris à travers les ondes de la RFI que M. Diallo (Ibrahima Diallo, FNDC) qui est placé sous mandat de dépôt pour des faits présumés d’incendie, pillage et tout ce qui s’en suit, aurait été refoulé en termes de prise en charge sanitaire« .
Quelle que soit la gravité des faits, le mandat de dépôt était-il mieux indiqué que celui du contrôle judiciaire ? Les pillages, tueries et blessures par balles ne sont-ils pas plus graves ? Leurs auteurs ne sont-ils pas les troupes militaires et paramilitaires déployées sur les lieux et qui, bien des fois, font des descentes dans les concessions privées pour commettre ces crimes ? Pourquoi les autorités ne s’intéressent pas davantage à ces cas qu’à celui seulement des organisateurs des manifestations ?
Charles Wright a également estimé que : « ce qu’il faut déplorer dans la démarche de son conseil, au lieu d’utiliser les médias juste pour parler d’une situation qui est une situation qui arrive à tout moment. Lorsqu’un détenu se plaint des maux de tête ou se plaint de quoi que ce soit, la mesure sanitaire voudrait qu’il se fasse consulter. Mais lorsqu’on dit qu’il(Ibrahima Diallo ndlr) a été admis à l’hôpital, il est dans un état… C’est des histoires ! Mais les gens le font souvent dans le but juste de faire la surenchère pour juste faire une » pression » sur les magistrats qui font des procédures dans des manières sereines. Nous nous disons que toutes les personnes qui sont en conflit avec la loi dans notre pays sont des personnes qui bénéficient des droits que l’Etat doit en tout lieu et en toute circonstance respecter”.
Comme l’a dit un commentateur, « le Ministre Wright s’entend-il parler lors qu’il soutient que toutes les personnes qui sont en conflit avec la loi dans notre pays sont des personnes qui bénéficient des droits que l’Etat doit en tout lieu et en toute circonstance respecter. Sans doute que non car, beaucoup de personnes sont détenues alors qu’il aurait suffi de les placer sous contrôle judiciaire. Dans les cas des dirigeants du RPG AEC, un Juge a pris une telle mesure mais, le Procureur spécial de la CRIEF s’est opposé. Pour les détenus politiques ou d’opinion, de toutes les façons, c’est la même chose, pourquoi ne pas les juger ou les mettre sous contrôle judiciaire en attendant ?”.
Poursuivant, Charles Wright a souligné : “Je suis venu ce matin pour le rencontrer, nous avons échangé et j’ai échangé également avec M. le Directeur de l’administration pénitentiaire qui m’a fait un point de la situation. C’est qu’il a été consulté, il s’est dit qu’il se plaignait de problèmes respiratoires. Et quand vous dîtes au médecin que vous souffrez de tel, le médecin va toujours vous demander des examens. C’est soit pour confirmer ce que vous dites ou en tout cas pour voir où se situe le problème. Donc, pour le moment, le médecin a prescrit trois(3) bulletins d’examen et les frais de ces bulletins d’examens sont payés. Il (Ibrahima Diallo ndlr) va suivre ces examens pour confirmer les problèmes qu’il a. Et nous, dans tous les cas, ce que nous garantissons à tout le monde, c’est que les personnes qui sont détenues, comme je l’ai promis, nous nous battrons pour que leurs droits soient respectés ».
Est-ce le gouvernement qui a payé ses frais ? Si oui, la famille de Ibrahima Diallo a-t-elle été remboursée pour les paiements qu’elle a effectués ? Mais plus encore, pour des personnes malades, en détention provisoire, pourquoi les maintenir en prison dans des conditions inhumaines qui rendent malade ?
Le Ministre Wright doit-il, comme il le dit, en appeler « à la responsabilité des avocats, parce qu’un avocat qui dit qu’on refuse que son client soit admis, c’est comme dire que M. Diallo était dans une situation urgente ou autre. Comme si l’État fuyait sa responsabilité, comme si la dignité humaine n’a plus de sens dans notre pays. Je suis désolé de dire à tout le monde que l’État n’est en conflit avec personne. l’État est dans son rôle de pouvoir ‘assurer la justice équitable pour tous les citoyens. Et cette justice aujourd’hui, quoi qu’on dise est en train de faire son travail et continuera à faire son travail ?« . Sans doute que non.
Les Foniké Manguè, Ibrahima Diallo du FNDC, Kassory Fofana, Mohamed Diané, Oyé Guilavogui, Ibrahima Kourouma, etc.. du RPG AEC, Saïkou Yaya Barry veulent être jugés ou libérés. Et ils ont ce droit.