En s’attaquant au Président Embalo, le CNRD s’est tiré une balle dans le pied.
Selon l’envoyé spécial à New York de RFI, Léonard Vincent, un sommet de la Cédéao très attendu se tient ce jeudi 22 septembre en fin de journée à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Convoqué à l’initiative de la présidence bissau-guinéenne, il sera essentiellement consacré aux situations en Guinée et au Mali, sources de tensions entre l’organisation régionales et les deux capitales.
À l’agenda, selon le président de la Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embalo : « le réexamen de la situation en Guinée et Mali », source de tensions entre l’organisation régionale et les deux capitales.
Léonard Vincent souligne que « si le président en exercice de l’organisation a exprimé sa satisfaction envers la transition au Burkina Faso – qui dit-il « respecte la feuille de route » convenue avec la Cédéao -, il n’en va pas de même avec les autorités de transition de Guinée et du Mali. C’est pourquoi il a voulu ce sommet extraordinaire de New York ».
De « lourdes sanctions » sont « sur la table »
Il annonce que ce sommet extraordinaire « sera l’occasion pour l’ancien président béninois Thomas Boni Yayi, médiateur de la Cédéao, de briefer les chefs d’État sur sa récente mission à Conakry, fin août : celui-ci devrait lister les points d’accord et de désaccord avec les autorités de la transition guinéenne et faire des recommandations à Conakry et aux États membres ».
Il estime que « le désaccord majeur porte sur la durée de la transition ». et rappelle que « pour le président Embalo, les 24 mois convenus ne sont « pas négociables » et l’hypothèse de « lourdes sanctions » est « sur la table ».
Agenda caché
À Conakry, le porte-parole de la présidence de la République, Colonel Amara Camara, assure que le dirigeant bissau-guinéen a un agenda caché. Pour lui, « la démarche du président Embalo procède d’une diabolisation du régime de la transition en Guinée. Ça ne marchera pas. Ses intentions et son orientation sont connues. Toutes les démarches menées par lui, en lieu et place de la CEDEAO, étaient de nature à entériner son choix de candidat pour les futures élections (…) Nous ne laisserons personne prendre en otage la voix du peuple. Si cela nous vaut de l’acharnement, nous rassurons la communauté nationale et internationale que le peuple souverain de Guinée sera au rendez-de-vous de l’histoire. Parce que nous ne reculerons pas. Nous invitons les uns et les autres à la vigilance’’.
Poursuivant, Colonel Amara estime que ‘’notre évidence est le fait qu’il y a une nouvelle dynamique dans le pays impulsée par une nouvelle génération de dirigeants à laquelle appartient le président Doumbouya. (…) On sait qu’en Guinée et partout dans le monde, le guinéen n’aime pas le manque de respect ou un quelconque diktat. Nous avons volontairement ouvert toutes nos portes à la CEDEAO, mais nous ne nous résignerons pas d’accepter que l’image souverainiste de notre sous-région ne soit prise en otage par des sorties non maitrisées et imprévisibles du président Embalo’’.
Pour un commentateur, « le CNRD s’est tiré une balle dans le pied et les conséquences de ces propos maladroits du Colonel Amara, à l’endroit d’un Général, Président élu d’un pays et président en exercice de la CEDEAO, comme s’il parlait à un soldat guinéen vont faire perdre à la Guinée tout argument pour un quelconque soutien. C’est de l’arrogance… il oublie qu’ils n’ont aucune légitimité populaire et qu’ils tuent pour garder le pouvoir ».