Contre La sansure

Au Sénégal, l’opposition refuse de dialoguer avec Macky Sall sur la date de la présidentielle

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Le pays est toujours plongé dans une profonde crise politique. La très grande majorité des candidats qualifiés à la présidentielle au Sénégal ainsi qu’un important collectif citoyen ont rejeté, vendredi 23 février, le dialogue proposé par le chef de l’État pour fixer la date de l’élection.

« Nous nous opposons à tout dialogue sur cette question et nous exigeons qu’une date soit prise avant le 2 avril« , a dit devant la presse Boubacar Camara, membre d’un collectif de 16 candidats supposés être les premiers à être reçus par le président Macky Sall lundi prochain.

Le pays est toujours plongé dans une profonde crise politique. La très grande majorité des candidats qualifiés à la présidentielle au Sénégal ainsi qu’un important collectif citoyen ont rejeté, vendredi 23 février, le dialogue proposé par le chef de l’État pour fixer la date de l’élection.

« Nous nous opposons à tout dialogue sur cette question et nous exigeons qu’une date soit prise avant le 2 avril« , a dit devant la presse Boubacar Camara, membre d’un collectif de 16 candidats supposés être les premiers à être reçus par le président Macky Sall lundi prochain.

« Nous appelons à la mobilisation« , a déclaré un autre candidat du collectif, Aliou Mamadou Dia. Le collectif, qui représente 16 des 19 candidatures validées en janvier par le Conseil constitutionnel, travaille à un plan d’actions à mener lundi et mardi, pendant qu’aurait lieu le dialogue, a-t-il dit.

De son côté, Aar Sunu Election (« Préservons notre élection »), qui réunit des dizaines d’organisations de la société civile, a qualifié de « tentative de diversion » le dialogue envisagé par le président et l’a jugée « inacceptable » dans un communiqué. Il exige que l’élection ait lieu avant le 2 avril.

Après la prise de parole très attendue du président Sall jeudi soir, la balle était dans le camp des acteurs politiques et sociaux, à charge pour eux de dire s’ils acceptaient de suspendre la date à un dialogue que Macky Sall a dit vouloir mener lundi et mardi, avec l’espoir de s’entendre mardi soir.

Macky Sall quitte  bien son poste le 2 avril

Les Sénégalais étaient censés se rendre aux urnes ce dimanche. Le président Sall a décrété le report de l’élection le 3 février, au prix de l’une des plus graves crises traversées par son pays depuis des décennies.

Le report, dénoncé comme un « coup d’État constitutionnel » par l’opposition, a provoqué une commotion dans l’opinion et des manifestations qui ont fait quatre morts. Le Conseil constitutionnel a finalement déjugé Macky Sall et l’Assemblée nationale.

Après ce veto constitutionnel, et malgré une aspiration partagée à la clarification dans un électorat largement attaché à l’exercice démocratique et au respect du calendrier, le président Sall a non seulement laissé la date en suspens, mais jugé plus probable que les Sénégalais ne voteraient pas avant l’expiration officielle de son mandat le 2 avril.

Macky Sall, au pouvoir depuis 2012, a répondu à une préoccupation répandue et dissipé le doute sur le fait qu’il quitterait bien son poste le 2 avril, à la fin de son deuxième mandat.

Lui qui avait justifié le report par la crainte de contestation pré et post-électorales et de violences comme le pays en a connu en mars 2021 et juin 2023, a insisté sur sa volonté d’apaisement et de réconciliation.

« Le 2 avril, ma mission se termine à la tête du Sénégal », a-t-il dit, piqué au vif par le fait que son attachement aux principes démocratiques ait fait l’objet de « procès d’intention », dans son pays comme à l’étranger.

La Cour constitutionnelle va trancher 

Mais pour la date, Macky Sall, soumis à de multiples pressions nationales et internationales pour organiser le plus vite possible cette élection, aura des discussions. Il écoutera « ce que le dialogue dira » et « si un consensus peut être obtenu sur la suite« .

Á défaut d’accord, il appartiendra au Conseil constitutionnel de trancher, a-t-il dit.

« Le président rassure le pays« , a titré le quotidien gouvernemental le Soleil. Au contraire, il « refile les patates chaudes au dialogue », affichait le journal Vox Populi.

« Notre position, c’est (avant) le 2 avril, sinon c’est la crise« , a dit à l’AFP Malick Diop pour Aar Sunu Election. Le collectif redoute la situation exceptionnelle de vacance dans laquelle s’organiserait l’élection.

Aar Sunu Election, qui a mobilisé plusieurs milliers de personnes le week-end dernier à Dakar, maintient ses actions, dont un nouveau rassemblement samedi à Dakar et une journée ville morte mardi, a-t-il dit.

Le candidat Thierno Alassane Sall a accusé le président de manœuvre. Macky Sall va sélectionner pour son dialogue des participants divisés, a-t-il dit sur les réseaux sociaux. Puis il prétextera de l’absence de consensus « pour réintroduire et exclure qui bon lui semble » de la liste des candidats « et rester jusqu’à la passation de pouvoir » au-delà du 2 avril, a-t-il poursuivi. « Pour faire passer la pilule, Macky Sall nous offre une amnistie« , ajoute-t-il.

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