Ousmane Gaoual « est en train de mettre la Guinée en danger ».
C’est le constat établi par Abdoulaye Oumou Sow, Responsable de la communication du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), suite à la sortie du Ministre porte-parole du Gouvernement de transition, Ousmane Gaoual Diallo, invité de l’émission ‘Mirador’ de FIM FM.
Commentant les sanctions qui pourraient frapper prochainement le gouvernement de transition, Ousmane Gaoual Diallo a indiqué que « quel que soit ce qui va advenir, c’est la réalité guinéenne qui va prévaloir sur toute autre exigence. La CEDEAO a intérêt aujourd’hui plus que jamais, si elle veut continuer à servir les populations ouest-africaines, à regarder les situations des pays au cas par cas, faire un diagnostic et à apporter des solutions adaptées »
Pour lui, « les sanctions qui sont brandies par-ci, par-là, le Mali est sous sanctions, d’autres pays ouest-africains sont sous sanctions. Et alors ? Est-ce que cela a fait évoluer la situation de ces pays au regard de ce qui est recherché ? Le retour à l’ordre constitutionnel, l’amélioration des conditions de vie des populations et cadre institutionnel et démocratique (…) l’objectif de la CEDEAO est de renforcer la démocratie, l’Etat de droit, le bien-être des populations et pas de les anéantir les uns après les autres, sous les coups de sanctions qui ne tiennent compte d’aucune réalité. Et cela ne marchera pas comme ça’’.
« Rien ne pourra détourner la Guinée de ce chemin-là«
Estimant que « les sanctions que la CEDEAO brandies, si elle veut les grandir et les mettre à exécution pour contribuer à affaiblir la Guinée, elle peut les prendre. Les conséquences, la CEDEAO sera là aussi pour les administrer », Ousmane Gaoual Diallo soutient que « la CEDEAO ne s’est jamais penchée sur la spécificité des problèmes qui ont conduit la Guinée où elle est. (…) Ce que nous disons à la CEDEAO et à tout le monde, c’est que le gouvernement évolue sereinement en tenant compte de ses spécificités et de son contexte vers un retour à l’ordre constitutionnel suivant le rythme de son pays. C’est comme ça que ça va se dérouler et rien ne pourra détourner la Guinée de ce chemin-là ».
Pour Abdoulaye Oumou Sow, « quand j’écoute Ousmane Gaoual Diallo aujourd’hui, j’ai pitié de lui. Ce ‘brave’ en carton qui avait rampé pour obtenir une libération sous Alpha Condé cherche à faire croire aujourd’hui encore qu’il est un dur à cuire. Il brise tous les codes diplomatiques de la communication pour défier la CEDEAO. (…) Avec ce discours belliqueux, il est en train de mettre la Guinée en danger. Nous n’avons pas besoin d’arrogance chez nos gouvernants (…) nous avons déjà vu les limites de l’arrogance avec le régime déchu« .
Comme la quasi totalité des commentateurs et analystes Abdoulaye Oumou Sow estime que la situation sociopolitique du pays a besoin d’une réorientation de la gestion du pays. Pour lui, « il faut être conséquent et répondre aux aspirations des populations guinéennes, qui durant cette décennie se battent pour la démocratie et l’État de droit. Le CNRD gagnerait mieux à revenir aux fondamentaux d’une transition. Il faut faciliter le retour à l’ordre constitutionnel. Notre pays doit être dirigé par des personnes issues des suffrages du peuple de Guinée« .
« En tout cas, commente un analyste politique, la CEDEAO a les moyens pour faire plier le CNRD et les institutions qu’il a mises en place. Que ce soit le CNT, le CNA et le gouvernement. D’abord les populations ne veulent plus de cette gouvernance qui ressemble plus à « du Alpha Condé sans Alpha Condé »; les forces vives de la nation, à la demande du CNRD ont fait différentes propositions pour un chronogramme de la transition. Donc, le CNRD doit en tenir compte. Et puis les appuis de la CEDEAO sont l’Union africaine, les Nations Unies, l’Union européenne et les États Unis. Comment voulez-vous que notre pays puisse tenir si les sanctions sont appliquées ?« .