Basket: Joel Embiid, Yves Missi, Mouhamed Gueye… que retenir de la saison des Africains en NBA?

La saison régulière de NBA a livré son verdict, dans la nuit du dimanche 13 au lundi 14 avril 2025. Dix-sept talents du continent africain étaient sur la ligne de départ en octobre dernier, mais certains ont connu des trajectoires bien différentes. De la belle saison rookie du Camerounais Yves Missi avec les Pelicans au calvaire de son compatriote Joel Embiid avec les Sixers, en passant par les promesses de Mouhamed Gueye du côté d’Atlanta, tour d’horizon de certains talents NBA venus du continent africain.
De notre correspondant à Atlanta,
Yves Missi, une première saison prometteuse avec les Pelicans
Révélation africaine de cette saison NBA, Yves Missi a plus que réussi ses débuts dans la Grande Ligue. Choisi en 21e position par les Pelicans de La Nouvelle-Orléans lors de la dernière draft et élu rookie du mois de la conférence Ouest en décembre, l’intérieur camerounais de 20 ans s’est vite imposé comme un élément central de la franchise de Louisiane (9,1 points, 8,2 rebonds et 1,3 contre en 27 minutes de jeu), profitant des blessures et des trades (« échanges ») en cours de saison. « Je me suis surpris moi-même », expliquait-il à RFI, juste avant la fin de la saison régulière. L’ancien étudiant de l’université de Baylor a toutefois connu un exercice chaotique sur le plan collectif, avec une avant-dernière place à l’Ouest et seulement 21 victoires en 82 matchs. « Frustré » du résultat collectif, Yves Missi se dit surtout « optimiste » pour la suite et croit aux vertus du temps long.
Au micro de RFI, il a également lancé un appel à Pascal Siakam (Indiana Pacers), Christian Koloko (Los Angeles Lakers) et à ses autres compatriotes : « Peu importe, AfroBasket, voire Coupe du monde ou Jeux olympiques, je veux gagner et refaire vivre le basket camerounais ». Avec une première médaille depuis 2007 lors de la prochaine Coupe d’Afrique des nations version basket (du 12 au 24 août, en Angola) ?
Jonathan Kuminga, un avenir incertain avec les Warriors
Champion NBA en 2022 avec les Golden State Warriors, Jonathan Kuminga continue son apprentissage dans la baie de San Francisco. Sélectionné en 7e position lors de la draft de 2021, l’ailier congolais de 22 ans, originaire de Goma, a une nouvelle fois montré qu’il était un 6e homme de luxe. « C’est le genre de joueur qui permet à l’équipe de passer au niveau supérieur », disait récemment coéquipier Draymon Green. Touché à la cheville et éloigné des parquets deux mois début 2025, il a tout de même réussi à tirer son épingle du jeu, avec 15,3 points, 4,6 rebonds et 2,2 passes en 25 minutes.
Toutefois, sa complémentarité avec les cadres de l’équipe que sont Stephen Curry et Draymond Green, ainsi que l’arrivée de Jimmy Butler en provenance du Miami Heat en février dernier, pourrait inciter la franchise californienne à s’en séparer à l’inter-saison.
Son coach Steve Kerr ne l’a d’ailleurs pas fait rentrer face aux Los Angeles Clippers dans un match décisif pour une qualification en playoffs, la nuit dernière. Battus après prolongation (124-119), les Warriors devront passer par un barrage face à Memphis, mardi soir.
Mouhamed Gueye, un envol inattendu avec les Hawks
Chez les Hawks, un faucon dénommé Mouhamed Gueye est en train de prendre son envol. Blessé au dos l’an dernier, le Sénégalais de 22 ans vit sa première vraie saison NBA. Avant de disputer un barrage chez le Magic d’Orlando, mardi 16 avril, il tournait à 11,9 points, 9 rebonds et 1,7 passe en 28 minutes lors des 33 rencontres de la phase régulière qu’il a disputées.
Choisi en 39e position par les Hornets de Charlotte lors de la draft de 2023 avant d’être transféré à Atlanta, le natif de Dakar a profité d’un concours de circonstances favorables, entre blessures et « trades », pour se faire une place durable dans la rotation géorgienne, alors qu’il avait commencé la saison avec l’équipe réserve en G-League, la ligue mineure de développement de la NBA.
« C’est un peu comme si c’était son année de rookie », ironise son entraîneur Quin Snyder au micro de RFI. « Il a une capacité assez unique à influencer le jeu avec son gabarit. Je suis plus que satisfait de sa progression. » Agent libre cet été, il semble avoir marqué des points pour une éventuelle prolongation.
Joel Embiid, une saison rythmée par les blessures chez les Sixers
La saison 2024-2025 de Joel Embiid a été un fiasco total : l’intérieur camerounais des Philadelphie Sixers n’a joué que dix-neuf matchs et a été contraint de s’arrêter dès la fin du mois de février afin de prendre le temps de soigner un genou gauche toujours aussi douloureux. Meilleur joueur de la Grande Ligue en 2023, le natif de Yaoundé – prolongé en début de saison par la franchise de Pennsylvanie jusqu’en 2029 pour 134 millions de dollars – traîne un long passif de blessures derrière lui.
Déjà souffrant du même genou en 2017, le pivot de 31 ans a également été opéré du ménisque la saison dernière, avant qu’une paralysie faciale de Bell vienne l’empêcher d’être en totale possession de ses moyens. Depuis, le champion olympique avec les États-Unis a admis qu’il était sans doute revenu trop tôt sur les terrains.
Présents en playoffs ces sept dernières années, les hommes de Nick Nurse ont été en détresse toute la saison et finissent dans les tréfonds de la conférence Est (13es, 24 victoires – 58 défaites).