Bicéphalisme à l’UPG : Jacques Gbonimy trimballe Alfred Mathos en justice
La médiation annoncée récemment pour réunir Jacques Gbonimy et Me Jean Alfred Mathos n’a visiblement pas abouti. C’est la justice qui devra finalement départager les deux hommes, se réclamant tous les deux présidents de l’UPG (Union pour le progrès de la Guinée). Le camp du premier a trimballé le second en justice, l’accusant d’usurpation de titre et de fonction, faux et usage de faux. Le procès s’est ouvert ce lundi, 21 mars 2022, devant le Tribunal de première instance de Dixinn, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.
Pour cette première audience, le prévenu ne s’est pas présenté et ne s’est pas fait non plus représenter par un avocat. Le tribunal a fixé la caution de procédure à cinq millions de francs guinéens, avant de renvoyer le dossier au 28 mars prochain pour l’ouverture des débats. Au sortir de l’audience, l’avocat de la partie civile est revenu sur les motifs de cette procédure engagée par le camp de Jacques Gbonimy contre Me Jean Alfred Mathos.
« Le parti UPG reproche à maître Alfred Mathos un certain nombre de faits, dont usurpation de titre et de fonction, faux et usage de faux. Maître Alfred Mathos a été élu, à un moment donné, président du l’UPG par un congrès. Dans l’exercice de son mandat, il a commis un certain nombre de bavures qui ont fait perdre le parti aux élections communales de 2018. Compte tenu de cet état de fait, les militants à la base ont sollicité qu’il y ait un congrès extraordinaire. Le bureau politique national a discuté de cet état de fait, ils sont tombés d’accord d’organiser un congrès, selon la volonté des militants.
«Le congrès a été convoqué et Alfred Mathos a brillé par son absence. Mais, au cours de ce congrès, il y a eu des élections. Des élections qui ont vu naître un nouveau directoire de l’UPG. Jacques Gbonimy a été élu par le congrès président du parti UPG. Ça a été notifié aux autorités administratives, dont le ministère de l’Administration du territoire et à Alfred Mathos lui-même. Il n’a pas attaqué cette décision, mais Jean Alfred Mathos est en train de poser des actes en se faisant passer pour le président de ce parti. Et c’est ce que le bureau politique national lui reproche.
«On l’a appelé pour qu’il vienne négocier autour d’une table, pour qu’il cesse de faire ce qu’il est en train de faire, il n’a pas accepté. On lui a adressé un avertissement qui lui a été notifié par voie d’huissier, il n’a pas obtempéré. Il a continué de plus belle. On lui a fait un blâme, ça ne lui a pas suffi. Ils ont fini par l’exclure du parti. Toutes ces décisions lui ont été notifiées, il n’a exercé aucune voie de recours (…) Mais, aujourd’hui, le comportement de Alfred Mathos est en train de disperser la troupe.
«Un parti politique cherche à conquérir le pouvoir et à l’exercer. Et pour ce faire, il faut avoir des militants. Mais, le comportement de Alfred Mathos est en train de disperser la troupe. Ça fait même que les militants et ceux qui veulent adhérer à ce parti pensent à un bicéphalisme. Et c’est ce que le parti ne veut pas. Voilà pourquoi le parti s’est adressé à la justice pour qu’une décision soit rendue en bonne et due forme », a expliqué Me Koné Christophe Aimé Labilé, l’avocat du camp de Jacques Gbonimy.
L’ouverture des débats dans cette affaire est prévue le 28 mars prochain.
Saïdou Hady Diallo
Guineematin.com
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