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BON DEROULEMENT DES LEGISLATIVES AU PAYS DE LA TERANGA : Le Sénégal montre encore la voie

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Après une campagne électorale sous forte tension, qui a parfois fait craindre le pire, les législatives anticipées du 17 novembre dernier au Sénégal se sont finalement déroulées dans le calme.

Et quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de votes, les tendances du dépouillement penchaient clairement en faveur du parti au pouvoir, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) du président Bassirou Diomaye Faye. Et le jeune chef de l’Etat sénégalais, à l’initiative de ces consultations populaires anticipées après la dissolution de l’Assemblée nationale dans les conditions que l’on sait, est d’autant plus aujourd’hui un homme comblé que cette victoire est loin d’être anecdotique. Car, au-delà de la majorité parlementaire qui lui permettra d’avoir les coudées franches dans son action à la tête de l’Etat, c’est un triomphe qui traduit, en lui-même, la confiance renouvelée du peuple sénégalais, après sa brillante victoire à la présidentielle du 24 mars dernier.

Les vives félicitations de Macky Sall

Quant à son prédécesseur, Macky Sall, qui a quitté le palais présidentiel dans les conditions que l’on sait, cette percée de ses adversaires sonne d’autant plus pour lui comme une double défaite qu’en prenant la tête de la coalition Takku Wallu Sénégal de l’opposition, l’ancien locataire du palais de la République nourrissait l’espoir de contrebalancer le pouvoir de son successeur en gardant le contrôle de la Représentation nationale. Toujours est-il que son échec n’est pas loin de traduire le degré de rupture de confiance entre le peuple et le natif de Fatick qui paye sans doute pour ses turpitudes à la tête de l’Etat sénégalais. Pour le reste, on peut saluer son acte d’élégance, lui qui vient d’adresser ses vives félicitations au PASTEF pour sa brillante victoire.

Pour en revenir aux législatives du 17 novembre dernier, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles ont finalement suscité beaucoup plus de peur que de mal. Et leur bon déroulement est déjà, en lui-même, une leçon de démocratie que le Sénégal envoie au reste du monde et en particulier, à celui du continent noir. Non seulement au regard de la célérité dans la compilation des résultats, mais aussi en raison de la transparence du scrutin qui se lit dans l’unanimité autour des résultats qui ont vu les vaincus féliciter, tour à tour, le vainqueur, avant même la proclamation officielle des résultats. C’est la preuve qu’en Afrique, on peut organiser des élections propres, qui ne fassent pas l’objet de contestations et que les acteurs politiques peuvent faire preuve d’élégance et de fair-play nonobstant les enjeux des scrutins.

Et dans le cas du Sénégal, il faut saluer la fiabilité et la stabilité des institutions électorales qui semblent rester à équidistance des chapelles politiques, cristallisant la confiance des électeurs. C’est la preuve aussi que la démocratie n’est pas un luxe pour l’Afrique. Et après la présidentielle du 24 mars dernier où les challengers de Bassirou Diomaye Faye n’ont pas eu du mal à reconnaitre leur défaite, le Sénégal montre, une fois de plus, la voie par ces élections apaisées qui traduisent le degré de maturité politique d’un peuple jaloux de son pouvoir qu’il confère à qui il veut, et qui a toujours su assumer ses choix.

On attend de voir ce que le PASTEF fera de sa double victoire

Toujours est-il qu’en donnant à Bassirou Diomaye Faye la majorité parlementaire dont il a besoin pour dérouler son programme, le peuple sénégalais s’évite les incertitudes d’une cohabitation potentiellement lourde de conséquences. A présent qu’il a toutes les cartes en main pour dérouler son programme, c’est peu dire que le chef de l’Etat sénégalais n’aura pas droit à l’erreur. Tout comme il n’aura pas d’excuses aux yeux de son peuple qui montre, à travers ce vote de confiance, qu’il reste plus que jamais au cœur du jeu démocratique.

Un peuple qui n’a jamais cru à l’homme providentiel encore moins au messie indispensable, et qui a toujours su s’élever au-dessus des clivages pour sanctionner ses dirigeants dans les urnes malgré les aléas de la vie politique. Donnant à la démocratie tout son sens dans un continent encore à la recherche de ses marques. En tout état de cause, comme dit l’adage, « c’est au pied du mur qu’on reconnaît le bon maçon ». Et on attend de voir ce que le PASTEF fera de sa double victoire : d’abord à la présidentielle et maintenant à ces législatives anticipées.

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