Contre La sansure

« Ce Bogola Haba doit savoir qu’en Guinée, l’Armée et les autres corps n’ont jamais été républicains »

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Tous les guinéens de plus de cinquante (50) ans, en principe, connaissent le type d’armée et de forces paramilitaires qui sévissent (le mot n’est pas fort) dans le pays. Le commandement de ces forces a été décimé sous le régime de Sékou Touré, qui les as remplacés par une milice politicienne. À sa mort, les conflits entre les militaires qui ont renversé son régime ont mené à une purge ethnique  en juillet 1985, au cours de laquelle la quasi totalité des officiers originaires de la Haute-Guinée furent éliminés sans jugement.

Sous Sékou Touré, il n’y avait pas de forces spéciales, mais des unités agricoles (Génie rural)  ou de BTP (Génie route) qui participaient aux efforts de développement socio-économique. Les résultats n’ont pas suivi et la situation n’a cessé de se dégrader, en raison de la rupture qu’il a voulue avec l’Occident, dont il se méfiait de l’aide, alors que celles de la Russie (URSS avant son éclatement en 1991) et de ses satellites du Pacte de Varsovie et de la Chine étaient insuffisantes et inefficaces. Le dictateur entama ainsi un rapprochement avec la France, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, tournant définitivement la page socialiste et révolutionnaire sur le plan économique.

Le mal était déjà fait… le retard économique du pays était important et le rôle de l’armée et des autres forces paramilitaires, dont certains des dirigeants membres du Comité central du parti et député à l’assemblée nationale, n’était pas négligeable. Cette armée était devenu la milice du pouvoir, son bras armé. C’est elle qui prit le pouvoir le 3 avril 1984, une semaine après la mort du dictateur. Son chef, Colonel Lansana Conté, devenu Général les heures qui ont suivi l’assassinat de ses compagnons de prise du pouvoir, l’a mise, avec une forte dose ethnique, à son service. À sa mort, Capitaine Moussa Dadis Camara a fait de même, tout comme Sékouba Konaté, Alpha Condé et aujourd’hui Mamadi Doumbouya.

Plutôt que de favoriser l’emploi des jeunes diplômé, notamment dans les secteurs de la santé et de l’Éducation, l’ex président Alpha Condé a financé la formation des forces spéciales et l’achat d’armements.

 

À l’émission l’émission « les Polémistes » de Djoma média, Kéamou Bogola Haba, soutient inconditionnel de la Junte guinéenne, qui ne sait pas que la quasi totalité des chefs d’États présents au sommet de la Baule étaient des militaires putschistes,  soutient : “Nous demandons à ce qu’on ré-démocratise l’Afrique. Dans cette ré-démocratisation de l’Afrique, il y a des aspects qui ont été oubliés quand on a fait la conférence de Baule. On a minimisé le rôle de l’armée dans la démocratie« .

Bogola Haba ne sait pas que la quasi totalité des chefs d’États présents au sommet de la Baule étaient des militaires putschistes

Pour Bogola Haba, les militaires « sont neutres. Ils ne sont formés pour diriger le pays, alors que ce sont eux qui sont les plus patriotes. Parce que non seulement, ils sont formés pour gérer l’État, mais aussi ils consacrent leur vie pour la sauvegarde de la nation. Il n’y a pas quelqu’un plus républicain que l’armée dans un État. Donc, ce que nous proposons, c’est de reconsidérer leur rôle et donner un rôle dans la démocratie, comme une institution de dernier recours ».

Poursuivant, il rappelle : « lors des débats d’orientation constitutionnelle, nous avons proposé à ce qu’on crée un conseil supérieur de la sécurité nationale. Ce conseil supérieur de la sécurité nationale sera composé du président de l’assemblée, du chef d’état-major de l’armée et du président de la cour suprême. Et que ceux-ci seraient le dernier recours, si un civil s’entête à agresser la démocratie, comme vous avons connu avec Alpha Condé. Et que ça soit ces trois (3) qui décident immédiatement quand il y a un problème et avec une réglementation déterminée. Si c’est 3 mois de vacances du pouvoir ou 3 mois de transition, que cela soit déjà légiféré. Aujourd’hui, il y a un gros vide là-bas ».

Pour un commentateur, « ce Bogola Haba doit savoir qu’en Guinée, l’Armée et les autres corps n’ont jamais été républicains. Malheureusement, depuis plusieurs dizaines d’années ils ont une coloration ethnique et régionale. Regardez le dernier recrutement effectué dans différentes régions… bizarrement, tous sont originaires de la Haute-Guinée. Et puis si cette armée était républicaine elle aurait dû s’opposer au coup d’État constitutionnel du 22 mars 2020 et au holdup de la présidentielle du 18 octobre 2020. Elle n’aurait pas tiré sur les populations pour les tuer… Que Bogola nous explique en quoi cette armée est neutre, patriote et républicaine« ;

Mamadou Alpha BAH                                                                                  collaboration I. S. BALDÉ

 

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