Le CNRD et son gouvernement ne veulent pas d’un retour à l’ordre constitutionnel
C’est à cette conclusion que tout observateur de la scène politique guinéenne devrait arriver, après avoir écouté les propos du ministre Mory Condé de l’Administration du Territoire et de l’Administration (MATD), suite à sa rencontre avec l’Ambassadeur du Japon en Guinée.
Après avoir informé qu’il venait « de rencontrer l’ambassadeur du Japon en Guinée qui est un partenaire stratégique. Nous avons eu des discussions quant à la volonté de son gouvernement à accompagner la Guinée dans le financement de ce processus du retour à l’ordre constitutionnel« , Mory Condé, ancien membre du FNDC explique : « un des goulots d’étranglement, c’est la question liée à la mobilisation des ressources financières au niveau des partenaires. La Cedeao avait dit qu’ils prendraient toute la peine de mobiliser l’ensemble des partenaires techniques et financiers pour le financement du chronogramme de la transition. Mais, à date, seul l’appui financier du gouvernement guinéen qui se chiffre à 45 millions de dollars« . Mais s’est-il seulement demandé pourquoi l’organisation sous-régionale (Cedeao) n’a pas rempli sa part de l’entente signée entre elle et le gouvernement en octobre dernier ?
Pour un commentateur, « Mory Condé ne devrait pas ignorer que le gouvernement guinéen ne respecte pas la feuille de route convenue avec la communauté internationale. Cela a été constaté le 18 février dernier, en marge du sommet de l’UA à Addis-Abeba, à l’occasion d’un sommet extraordinaire de la Cedeao. Tout le monde sait que les menaces de sanctions avaient poussé le CNRD et son gouvernement à solliciter les chefs religieux pour organiser un dialogue avec les forces vives. Cela n’a pratiquement rien donné, exception faite de la libération des leaders du FNDC et du Secrétaire administratif de l’UFR détenus sans jugement pendant plus de 9 mois ».
La France ne doit pas saboter cette transition comme elle l’avait fait en 2010, en favorisant Alpha Condé
De l’avis d’un autre commentateur, « six cents (600) millions de dollars ce n’est pas beaucoup d’argent si réellement c’est ce qu’il faut pour favoriser le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée. Le problème, c’est que le CNRD et leurs conseillers du gouvernement, du CNT, des partis politiques et organisations sociales qui ne représentent rien, veulent l’argent à leurs conditions, mais pas pour la transition devant mener à des élections propres, inclusives. C’est à la communauté internationale de le comprendre. Surtout les autorités françaises, qui ne cachent pas leurs soutiens à la junte guinéenne. Cela doit cesser… la France ne doit pas saboter cette transition comme elle l’avait fait en 2010, en favorisant Alpha Condé contre la volonté de la majorité des guinéens« .