CNRD — Champion des Nominations et des Ruses pour Devenir-candidat :
Le GMD, Grand Manipulateur des Décrets, Tribune de soutien n°2
La Guinée n’aura jamais connu un tel festival de décrets que sous le règne du GMD — Grand Manipulateur des Décrets, Mamadi Doumbouya. Depuis son apparition théâtrale en 2021, l’homme gouverne avec la frénésie d’un pyromane dans un dépôt d’essence : il signe, nomme, déplace, limoge, recycle, repositionne, réhabilite, éjecte et repositionne encore. Le pays n’avance pas ; il tourne dans le tambour de la machine à laver des décrets. Sous GMD, le décret n’est plus un instrument d’État : c’est une manie, une pulsion, un tic nerveux.
On a vu des décrets sortir pour calmer un scandale, pour fabriquer une diversion, pour récompenser un griot numérique, pour punir un préfet un peu trop normal, pour inventer des fonctions qui n’existent dans aucun manuel administratif. Sous GMD, la nomination est devenue la morphine nationale : on l’injecte pour anesthésier les consciences et étouffer les colères. Le décret est devenu un calmant, un chiffon, un rideau de fumée. À défaut de gouverner, il signe. À défaut de convaincre, il nomme. À défaut de réformer, il bricole un nouvel organigramme inutile, comme un enfant de maternelle qui redessine un puzzle à chaque crise.
Les ministres eux-mêmes ne savent plus s’ils doivent acheter des meubles ou les laisser emballés. Sous GMD, un ministre vit dans un carton : il peut être limogé pendant qu’il prend son petit-déjeuner. Le préfet apprend son limogeage par WhatsApp. Le directeur national découvre sa nomination dans un groupe Facebook. Le pays devient une loterie. Chacun retient son souffle quand 20 heures approche, non pas pour écouter un discours mais pour voir si son nom apparaît dans la rubrique “dégagisme du soir”.
GMD gouverne par décret non pas parce qu’il aime l’ordre, mais parce qu’il déteste les contre-pouvoirs. Il a compris que là où la loi discute, le décret impose. Là où la démocratie négocie, le décret écrase. Là où l’institution résiste, le décret contourne. Il a transformé la République en usine de fabrication de décrets, chacun plus inutile que le précédent, chacun plus dangereux que le suivant. Et tout cela pour quoi ? Pour sauver l’apparence. Pour maquiller un vide. Pour donner l’illusion d’agir. Pour préparer une candidature clandestine en pleine transition.
Car c’est là que réside la ruse suprême du GMD : sa candidature n’a pas été déclarée, elle a été décrétée. Elle n’a pas été annoncée, elle a été préparée par élimination. Il a nommé pour se protéger, limogé pour intimider, repositionné pour verrouiller, promu pour acheter, muté pour neutraliser. Tout ce qui pouvait lui dire “non” a été débarqué avant d’oser parler. Tout ce qui pouvait lui résister a été transformé en ornement. Les institutions ont été désossées, les contre-pouvoirs essorés, la Charte retournée comme une chaussette. Il ne s’est pas présenté : il s’est débarrassé de ce qui rendait une candidature impossible.
C’est ainsi qu’après quatre ans de turbulences administratives et de jongleries institutionnelles, GMD s’avance en candidat. Pas un candidat crédible : un candidat décrété. Pas un leader politique : un administrateur de fonction publique enivré par le pouvoir de son propre stylo. Pas un homme d’État : un jongleur de décrets devenu prestidigitateur électoral.
Et maintenant, le pays est prié d’applaudir.
D’applaudir celui qui a transformé l’administration en loterie, les institutions en décors, les postes en récompenses, les carrières en miettes, l’État en caricature.
D’applaudir le Grand Manipulateur des Décrets, devenu candidat par saturation administrative.
Nous, Collectif pour l’Alternance Politique, nous l’applaudissons.
Oh oui, nous l’applaudissons.
Mais avec des mains qui brûlent.
Avec un sarcasme qui coule.
Avec une ironie qui mord.
Nous l’applaudissons comme on applaudit un prestidigitateur médiocre : pour qu’il continue jusqu’à s’écrouler sous le ridicule de ses propres tours.
À bientôt pour la troisième, plus violente, plus précise, plus acide.
Alpha Issagha Diallo
Le soutien toxique du Grand Manipulateur des Décrets,
celui qui applaudit avec du fer fondu dans la plume et une ironie qui lacère.
