CNRD, comme vous n’avez pas les moyens de faire Koukoutamba, faites rénover Kinkon, Tinkisso et réalisez Fomi
Dans son compte-rendu des travaux du Conseil des ministres, jeudi dernier, le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo a informé que « le président de la transition a instruit le Premier ministre et le ministre de l’Energie de rechercher des sources de financement pour que l’on puisse, nous mêmes, conduire le projet pour répondre aux attentes exclusives des Guinéens et que le barrage soit déclaré donc d’utilité publique pour notre pays. Cela veut dire simplement que les dimensionnements anciens pour l’OMVS sont abandonnés et le barrage va être développé pour les besoins de la Guinée ».
Très mauvaise décision des autorités guinéennes, qui devraient plutôt mettre ce projet dans les tiroirs en attendant que son retour au sein de l’OMVS. Elles devraient s’orienter vers les améliorations des installations des barrages hydroélectriques de Kinkon (Pita) et de Tinkisso (Dabola) et s’investir davantage sur le projet de Fomi (Kouroussa) qu’elles sont parvenues à inscrire dans le deal sino-guinéen. Ce serait non seulement moins coûteux, mais ce serait plus réaliste et plus nécessaire, car la fourniture de l’électricité aux populations guinéennes serait une réalité davantage qu’avec le projet de Koukoutamba.
Ce n’est pas parce que lors de sa récente visite à Conakry le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale, Ousmane Dagana, a renseigné que « le nouveau représentant de la banque mondiale ici en Guinée est un expert avéré en matière d’énergie », que des financements seront trouvés pour réaliser des projets, comme celui de Koukoutamba, dans ce domaine.
M. Dagana a souligné : « Nous allons faire en sorte qu’avec cette nouvelle équipe que le dialogue soit intensifié pour que des propositions concrètes puissent émerger de ce dialogue-là pour traduire de programmes nouveaux que nous comptons [pas seulement au niveau de la Banque mondiale, mais avec l’ensemble des partenaires techniques et financiers sous le leadership de la Guinée], en mobilisant des ressources de la Guinée pour que ces secteurs-là soient véritablement des secteurs qui propulsent le développement et la prospérité partagée en Guinée ». C’est dire que les autorités de la transition en Guinée devraient mettre de l’avant la réalisation de projets concrets, tout en n’oubliant pas que leur mission principale est de conduire le pays, au plus tard en décembre 2024, au retour à l’ordre constitutionnel.
Le CNRD, son gouvernement et son CNT devraient comprendre que leur salut reste dans le respect du chronogramme de 24 mois, qu’ils ont préparé et remis à la Cedeao, sans associer les forces vives. La Banque mondiale ne peut pas aider la Guinée sans l’aval du G5 Guinée (Cedeao, Nations-Unies, Unions européenne, Etats-Unis et France), mais également l’Allemagne et le Japon.
Avec la prochaine arrivée du président béninois, Patrice Talon, mandaté par ses pairs auprès des juntes burkinabè, guinéenne et malienne pour voir avec elles comment donner un nouvel élan pour le respect des chronogrammes convenus avec la Cedeao, Colonel Doumbouya, ses camarades et leurs collaborateurs sauront-ils accepter les conseils qui leur seront donnés par l’envoyé de la Cedeao ?