Contre La sansure

CNT et RAVEC : Symboles du Temps Perdu et de l’Incohérence Politique en Guinée

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Le 31 décembre 2024, le Général Mamadi Doumbouya annonçait avec fermeté que 2025 serait l’année d’une nouvelle Constitution en Guinée, ouvrant la voie à une République tournée vers l’avenir. Trois mois plus tard, cette promesse est restée lettre morte.

Aucune date pour le référendum constitutionnel n’a été fixée. Pire encore, les blocages institutionnels et le manque criant de rigueur au sein du Conseil National de la Transition (CNT) et du gouvernement illustrent une gestion confuse, gaspillant du temps et des ressources précieuses.

Le CNT : Une Institution Paralysée par son Propre Manque de Sérieux

Le rôle du CNT dans la transition guinéenne était censé être central : adopter un cadre juridique solide pour assurer une sortie crédible de cette période exceptionnelle. Or, après plus de deux ans d’existence, cette institution peine encore à finaliser des textes fondamentaux. Le code électoral, indispensable à l’organisation du référendum et des élections générales, est toujours en examen. Comment justifier une telle lenteur alors que l’urgence démocratique est connue de tous ?

Le CNT semble fonctionner davantage comme un organe bureaucratique procédurier que comme une institution guidée par un sens de responsabilité nationale. À force de tergiversations et d’indécision, il contribue à l’enlisement du processus de transition, retardant ainsi le retour à l’ordre constitutionnel.

Le RAVEC : Un Échec Prévisible et un Gaspillage de Ressources

L’autre pierre d’achoppement est le fichier électoral. Le gouvernement, après avoir misé sur le Recensement Administratif à Vocation d’État Civil (RAVEC), s’est finalement ravisé, optant pour une nouvelle stratégie. Cette volte-face illustre non seulement une impréparation chronique, mais aussi une gestion désastreuse des ressources publiques.

Pourquoi avoir investi autant de temps et d’argent dans le RAVEC si, au final, ce fichier électoral est jugé inutilisable ? L’État guinéen pouvait-il ignorer, dès le départ, que cette approche ne permettrait pas d’établir une liste électorale fiable à temps ? Ce changement de cap soudain, annoncé sans véritable explication, démontre une absence totale de planification stratégique. Pendant ce temps, les échéances électorales continuent de glisser, fragilisant encore davantage la crédibilité des autorités de transition.

Une Transition Qui Piétine et un Peuple Qui Perd Patience

L’immobilisme du CNT et les erreurs de gestion du gouvernement soulèvent une question légitime : la transition guinéenne a-t-elle une réelle volonté d’aboutir ? Chaque retard alimente les soupçons d’un agenda caché visant à prolonger indéfiniment le statu quo. Le peuple guinéen, qui aspire à des institutions légitimes et démocratiques, ne peut plus être prisonnier de ces atermoiements sans fin.

Et pourtant, l’espoir n’a jamais été aussi grand. Depuis le 5 septembre 2021, l’armée guinéenne, sous la houlette du CNRD et du Général Mamadi Doumbouya, a démontré une ambition noble et sincère : celle de faire de la Guinée un modèle en matière de développement et de démocratie. Le chef de l’État a maintes fois rappelé son engagement à doter le pays d’institutions fortes, d’une administration transparente et d’une gouvernance centrée sur l’intérêt du peuple.

Mais cette ambition a été pervertie par des politiciens et cadres civils opportunistes, dont le seul agenda est la préservation de leurs privilèges au détriment de la nation. Ces individus sans vision, véritables fossoyeurs de la République, ont réussi à détourner l’élan réformateur initié par le CNRD, transformant les institutions de la transition en instruments de blocage et de compromission.

Il est temps que le Général Mamadi Doumbouya siffle la fin de la récréation. L’heure n’est plus aux discours, mais à l’action. La Guinée ne peut plus se permettre d’être otage d’une bande d’apatrides qui se nourrissent du chaos et de l’inaction. Le pays a besoin d’un sursaut, d’une reprise en main ferme et décisive. L’histoire ne pardonnera pas l’indécision.

Le peuple guinéen attend de son chef qu’il tranche, qu’il sévisse, et qu’il redonne à cette transition son sens initial : celui d’un renouveau politique, économique et institutionnel. La Guinée est à la croisée des chemins. Soit elle reprend sa marche vers le progrès, soit elle sombre dans un cycle sans fin d’instabilité et de déception. À ses dirigeants de choisir leur place dans l’Histoire.

A bon entendeur salut ! D’ici-là, merci de contribuer au débat.

Elhadj Aziz Bah

Caroline Du Nord, USA

Note de l’auteur : Acceptons la pluralité d’idées. Pas d’injures, et rien que d’arguments.

À propos de l’auteur

Elhadj Aziz Bah est un leader visionnaire, entrepreneur et consultant principal en gestion. Auteur de l’ouvrage influent 8 Clés pour la Croissance Personnelle et l’Épanouissement, disponible sur Amazon et dans d’autres librairies, il se distingue par son engagement à promouvoir une transformation durable et une gouvernance éclairée.

Avec plus de 20 ans d’expérience à conseiller des entreprises du Fortune 500, des agences gouvernementales et des ONG, il est reconnu pour son expertise en transformation stratégique et en gestion du changement. Titulaire d’un Executive MBA de la prestigieuse MIT Sloan School of Management et d’un Master en Technologies de l’Information, il incarne l’excellence, l’innovation et la quête de solutions qui transforment aussi bien les organisations que les nations.

À travers cet article, Elhadj Aziz Bah met en lumière les incohérences et les blocages qui freinent la transition en Guinée. Par son analyse claire et son regard pragmatique, il démontre qu’une gestion intelligente et visionnaire des ressources est non seulement possible, mais essentielle. Son appel à une prise de décision ferme et à une gouvernance responsable doit inspirer ceux qui détiennent aujourd’hui les leviers du pouvoir pour redresser le pays et lui redonner sa dignité.

 

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