Contribution du Consultant Mohamed Camara au débat d’orientations constitutionnel
Une gouvernance publique plus transparente, participative et responsable, tout en garantissant la protection des droits fondamentaux et en favorisant un développement économique durable. Une contribution au débat d’orientations constitutionnel proposée par Mohamed CAMARA, Économiste Consultant Associé Gérant chez MOCAM CONSULTING.
Dans le cadre du débat sur les orientations constitutionnelles visant à améliorer les conditions de vie des populations guinéennes en matière de gouvernance publique, voici quelques idées et propositions concrètes à considérer :
1- Renforcement des institutions républicaines
- a) Garantir l’indépendance et l’impartialité du pouvoir judiciaire en établissant des mécanismes de nomination transparents et des garanties contre l’ingérence politique.
b)Renforcer les organes de surveillance, tels que les autorités anti-corruption, pour assurer une gouvernance transparente et responsable.
- c) Créer des organes de surveillance indépendants chargés de superviser les élections et de garantir l’intégrité du processus démocratique.
2- Promotion de la participation citoyenne et de la transparence
a)-Reconnaître et protéger le droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.
- b) Encourager la participation citoyenne en facilitant l’accès à l’information publique, en promouvant la consultation et la collaboration entre le gouvernement et la société civile.
- c) Mettre en place des mécanismes de responsabilisation efficaces pour les agents publics, y compris des sanctions appropriées en cas de violation de l’éthique publique.
3- Décentralisation et gouvernance locale
- a) Accorder plus d’autonomie aux autorités locales et renforcer leur capacité à prendre des décisions et à mettre en œuvre des politiques adaptées aux besoins spécifiques de leurs communautés.
- b) Promouvoir la participation citoyenne au niveau local en encourageant la création de conseils consultatifs et de mécanismes de participation communautaire.
c)Assurer une répartition équitable des ressources et des services publics entre les régions, réduisant les disparités socio-économiques.
4- Protection des droits fondamentaux
- a) Renforcer les droits économiques et sociaux, tels que le droit à l’éducation, à la santé, à l’eau potable et à un niveau de vie décent, en les inscrivant dans la constitution.
- b) Garantir la protection des droits des femmes, des enfants, des minorités et des groupes marginalisés, en adoptant des mesures spécifiques pour prévenir la discrimination et promouvoir l’égalité des chances.
- c) Renforcer les mécanismes de protection des droits de l’homme, notamment en renforçant les capacités des institutions nationales des droits de l’homme et en facilitant l’accès à la justice pour les victimes.
5- Développement économique durable
- a) Inscrire les principes du développement durable dans la constitution, en encourageant une croissance économique équilibrée qui respecte l’environnement et profite à l’ensemble de la population.
- b) Promouvoir les investissements publics dans les infrastructures de base, l’agriculture, l’éducation et la santé, en garantissant une utilisation efficace des ressources publiques et la lutte contre la corruption.
- d) Encourager le partenariat public-privé pour stimuler l’investissement privé, favoriser l’innovation et créer des opportunités d’emploi durables.
- e) L’adoption de politiques publiques efficaces pour favoriser l’amélioration des conditions de vie des populations en Guinée, en s’inspirant des expériences réussies de pays riches en ressources naturelles, nécessite une gestion rigoureuse et vertueuse des finances publiques. Voici quelques réflexions et propositions de solutions à l’endroit des pouvoirs publics :
– Transparence et responsabilité :
* Mettre en place des mécanismes de transparence dans la gestion des revenus issus des ressources naturelles, en publiant régulièrement les informations sur les recettes, les dépenses et les contrats.
* Établir des organes de contrôle indépendants et renforcer les capacités des institutions de lutte contre la corruption pour prévenir les détournements de fonds publics.
* Impliquer la société civile et les médias dans la surveillance de l’utilisation des ressources publiques, en favorisant la participation citoyenne et le dialogue ouvert.
– Diversification économique :
* Réinvestir une partie des revenus des ressources naturelles dans des secteurs clés de l’économie guinéenne, tels que l’agriculture, l’industrie manufacturière, les infrastructures et les services.
* Promouvoir l’entrepreneuriat local et l’innovation technologique pour diversifier l’économie et réduire la dépendance aux revenus des ressources naturelles.
* Développer des politiques incitatives pour attirer les investissements étrangers dans des secteurs non liés aux ressources naturelles, en favorisant la création d’emplois durables et la valorisation des compétences locales.
– Gestion prudente des revenus :
* Établir un fonds souverain pour gérer les revenus des ressources naturelles de manière à préserver la stabilité économique à long terme et à financer des projets de développement stratégiques.
* Élaborer des politiques fiscales équitables et efficaces pour garantir une juste répartition des revenus, en évitant la concentration excessive de richesses entre les mains d’une minorité.
* Promouvoir la responsabilité budgétaire en mettant en place des mécanismes de suivi des dépenses publiques, des évaluations régulières des politiques et des objectifs de développement clairement définis.
– Renforcement des capacités et formation :
* Investir dans l’éducation et la formation professionnelle pour développer les compétences nécessaires à la gestion des ressources naturelles, à la planification économique et à la gestion des finances publiques.
* Renforcer les capacités des institutions gouvernementales chargées de la gestion des ressources naturelles, notamment en termes de gestion contractuelle, d’évaluation des projets et de négociation des accords internationaux.
* Favoriser les partenariats avec des pays et des institutions internationales expérimentés dans la gestion des ressources naturelles pour bénéficier de leur expertise et de bonnes pratiques.
– Dialogue et participation :
* Établir un dialogue régulier entre le gouvernement, les communautés locales, les organisations de la société civile et les entreprises pour garantir une gestion inclusive et équitable des ressources naturelles.
* Impliquer les populations locales dans la prise de décision et la planification du développement, en veillant à ce que leurs besoins, leurs préoccupations et leurs droits soient pris en compte.
* Encourager la responsabilité sociale des entreprises opérant dans le secteur des ressources naturelles, en les incitant à contribuer au développement local et à respecter les normes environnementales et sociales.
Ces propositions visent à créer un environnement propice à une gestion transparente, responsable et efficace des revenus des ressources naturelles en Guinée. En adoptant ces politiques publiques, le pays pourrait promouvoir une croissance économique durable, réduire les inégalités et améliorer les conditions de vie de sa population.
Conclusion:
Ces suggestions visent à promouvoir une gouvernance publique plus transparente, participative et responsable, tout en garantissant la protection des droits fondamentaux et en favorisant un développement économique durable. Il est important de s’engager dans un processus inclusif de débat et de concertation avec les différentes parties prenantes afin de parvenir à un consensus sur les orientations constitutionnelles à adopter.
Outre les suggestions générales ci-dessus, certaines considérations spécifiques sont particulièrement pertinentes pour notre pays . Ceux-ci inclus:
1- La nécessité de s’attaquer au problème de la corruption, qui constitue un obstacle majeur au développement en Guinée.
2- La nécessité de promouvoir la diversification économique, la Guinée étant actuellement fortement dépendante du secteur minier.
3- La nécessité d’améliorer la qualité de l’éducation et des soins de santé, qui sont essentiels pour améliorer la vie des Guinéens.
4- La nécessité d’aborder la question de l’inégalité entre les sexes, qui est un problème majeur en Guinée.
En s’attaquant à ces problèmes, la Guinée peut créer une société plus juste et plus prospère pour tous ses citoyens.
Mohamed CAMARA
Économiste-Consultant
Associé Gérant chez MOCAM CONSULTING