« Ils nous ont quitté, mais ils nous exploitent encore… »
Ils ne sont ni exclus, ni démissionnaires. Ils ont juste été démis de leurs fonctions. Pas de rupture assumée, pas de lettre de départ, pas même un adieu amer. Non. Ils ont préféré la sortie à reculons, en espérant que la porte reste entrouverte.
Ils disent avoir “tourné la page” de l’UFDG, mais curieusement, ils continuent d’en griffonner les marges à chaque passage télé, à chaque micro tendu, à chaque veille de remaniement.
Ils ont quitté le navire — du moins en apparence — mais gardent la bouée UFDG à portée de main, au cas où la mer des opportunités viendrait à se retirer trop brutalement.
Car au fond, ils ne sont pas partis. Ils ont juste glissé en douce vers d’autres rives, en espérant que la lumière de leur passé suffise à éclairer leur présent sans consistance.
Ils n’ont pas eu le courage de dire : “J’assume, je pars.”
Non. Ils préfèrent laisser planer le doute, conserver ce fil ténu d’appartenance, pour mieux monnayer leur ancien engagement dans des salons feutrés ou des CV enjoliveurs.
Le CNRD, lui, observe. Il ricane.
Car ces nouveaux courtisans croyaient que pour être ministre, ou prendre la direction du port, il suffisait d’écrire :
“J’ai été avec Cellou, je l’ai quitté.”
Comme s’il suffisait de trahir un espoir pour mériter un strapontin.
Mais on ne construit pas l’avenir avec des rétroviseurs.
On ne fonde pas une crédibilité sur la ruine d’un engagement.
Et on ne gagne pas la confiance des bourreaux en se lavant les mains dans le sang de ses anciens camarades.
Alors ils tournent en rond. Prisonniers d’un passé qu’ils n’assument plus, d’un présent qui ne les adopte pas, et d’un avenir qui les regarde avec méfiance.
Moi, je suis resté.
Et je continuerai d’écrire cette page que d’autres n’ont jamais su tourner proprement.
Alpha Issagha Diallo
Militant incorruptible, mémoire vivante d’un combat que certains ne méritaient pas.
Resté debout pendant que d’autres rampaient vers les miettes,
je n’ai pas besoin de tourner la page : je continue à l’écrire —
en homme libre, au milieu des transfuges en solde.