Contre La sansure

De la nécessité de jeter un regard critique sur les élections partout dans le monde

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Après le Mexique, l’Inde, l’Afrique du Sud dont vous nous avez parlé ces dernières semaines, il est encore question d’élection cette semaine. Il y aura des élections législatives en France le 30 juin, et la veille, le 29 juin, un scrutin présidentiel en Mauritanie.

L’élection du 29 juin en Mauritanie ne semble pas susciter un grand enthousiasme dans le pays du Sahel le moins concerné par la violence terroriste et par l’instabilité politique. Essentiellement parce que le président sortant, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, candidat à un second et dernier mandat, est largement favori face à ses six rivaux dont le plus connu est le militant des droits humains Biram Ould Dah Ould Abeid, arrivé deuxième à l’issue de la présidentielle de 2019.

Le président Ghazouani, qui est aussi l’actuel président en exercice de l’Union africaine, a le profil type des chefs d’État mauritaniens depuis l’indépendance : il a fait sa carrière dans l’armée, occupant notamment les fonctions de chef d’état-major des armées avant d’être ministre de la Défense sous son prédécesseur, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, condamné en décembre dernier à cinq années d’emprisonnement pour « enrichissement illicite » et « blanchiment ».

La Mauritanie a fait des petits pas dans sa démocratisation depuis le dernier coup d’État en 2008, dites-vous…

Oui, ce coup d’État avait renversé Sidi Ould Cheikh Abdallahi, président civil élu qui venait de limoger les généraux les plus influents de l’armée, dont Ould Abdel Aziz qui commandait alors le Bataillon de la sécurité présidentielle. Si la page des coups d’État a été tournée, il faut l’espérer durablement, celle d’une influence politique permanente de la hiérarchie militaire ne l’est clairement pas encore.

Mais au-delà de la politique, cette élection est un bon moment pour s’intéresser à l’état du pays dans différents domaines, de l’économie à la santé en passant par l’éducation et l’environnement. Nous proposons sur le site de Wathi une sélection de documents sur ces secteurs en plus de la présentation des biographies des candidats et des grandes lignes de leurs programmes.

En observant les résultats des élections dans des pays aussi différents que l’Inde, les États-Unis, la France ou l’Italie, et la montée de partis porteurs de discours extrémistes, vous estimez qu’il faut discuter des limites et des travers des exercices électoraux partout dans le monde

Oui. Mais entendons-nous bien, il ne s’agit pas de donner des arguments à ceux qui préfèrent la prise de pouvoir et le maintien au pouvoir par la force, mais il s’agit de mettre en évidence les travers des compétitions électorales en décryptant les pratiques politiques réelles et les facteurs qui sont de plus en plus déterminants pour gagner une élection dans le monde actuel.

Je ne pense pas qu’on mesure encore suffisamment l’impact sur les choix électoraux du matraquage d’informations soigneusement sélectionnées par des médias privés politiquement orientés, ou encore l’impact sur les électeurs des fameuses « vérités alternatives », c’est-à-dire des mensonges, relayées massivement sur les réseaux sociaux. Les discours politiques les plus simplistes, qui s’affranchissent de toute exigence de justesse des faits et de profondeur analytique, sont d’une redoutable efficacité pour gagner en popularité.

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