Décryptage : les enjeux du projet Lobito en RDC
Outre l’Angola, ce projet concerne aussi la République démocratique du Congo, la Zambie et la Tanzanie. Les 1.300 kilomètres de rails du corridor de Lobito achemineront, sur la côte Atlantique, des ressources cruciales pour l’économie mondiale depuis la RDC et la Zambie.
Pour John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, ce chantier est une vraie révolution pour l’engagement des Etats-Unis en Afrique.
« Les chinois ont acquis une énorme avance »
Selon les analystes, le « couloir de Lobito », également soutenu par l’Union européenne, est conçu comme une vitrine des ambitions américaines en Afrique. Alors que la Chine y investit très lourdement.
Claudio Silva, l’analyste politique angolais, pense toutefois que la Chine a déjà une longueur d’avance sur les Etats-Unis en Afrique.
« Les Etats-Unis ne veulent pas laisser les nombreuses et précieuses matières premières de la région aux Chinois sans se battre. Mais la question est de savoir si les Américains peuvent rivaliser avec les Chinois, qui sont déjà engagés dans la région depuis des décennies et ont ainsi acquis une énorme avance », déclare Silva.
Le corridor de Lobito, stratégique dans la chaîne logistique de l‘industrie minière, offre l’itinéraire le plus court pour les exportations, réduisant ainsi les délais de transport de quelques semaines à quelques jours, ainsi que les coûts logistiques.
Désenclaver la sous-région
Actuellement, le cuivre et le cobalt congolais sont exportés vers le marché mondial via cinq ports, dont quatre se trouvent sur la côte Est, sur l’océan Indien.
Le corridor de Lobito comprend le port de Lobito, le terminal de Mineiro, l’aéroport de Catumbela et le chemin de fer de Benguela.
En RDC, ce corridor relie les provinces minières du Tanganyika, du Haut-Lomami, de Lualaba et du Haut-Katanga.
Roger Te-Biasu, coordonnateur de la Cepcor, la cellule d’appui technique du gouvernement congolais qui gère les activités des corridors de transports, pense que le projet de Lobito va positivement impacter l’économie de la RDC.
»L’intérêt réel que la RDC peut tirer de ce projet de corridor de Lobito est vital, parce que nous sommes un pays semi-enclavé, l’accès à l’océan n’est pas direct pour nos importations et exportations », déclare Te-Biasu.
Projet d’un coût de 1,6 milliard de dollars
Le consortium sélectionné pour l’exploitation de ce corridor prévoit de porter la fréquence quotidienne à 49 trains sur une période de 30 ans. Le projet bénéficie également du soutien de la Banque africaine de développement, qui contribuera à hauteur de 500 millions de dollars au projet d’un coût de 1,6 milliard.
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