Contre La sansure

Colonel Doumbouya veut un cadre inclusif. Va-t-il accepter les conditions du G58 ?

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Les forces vives guinéennes qui ont boycotté la cérémonie d’ouverture du Cadre de concertation du gouvernement ont une occasion pour justifier la nécessité de la création du Cadre de dialogue avec le CNRD, la nomination d’un facilitateur international ; un dialogue ouvert à l’observation de la communauté internationale. Les discours du Colonel Doumbouya et du PM Mohamed Béavogui invitent à faire cette démarche.

 

Avec la publication par le MATD du document « les étapes clés et les actions essentielles« , et le discours du PM Mohamed Béavogui dans lequel il rappelle que « la Charte de la Transition, dans son article 77 indique que « la durée de la Transition sera fixée de commun accord entre les forces vives de la Nation et le Comité National du rassemblement pour le Développement. », les forces sociales et la classe politique qui ont refusé de prendre part au lancement du Cadre de concertation initié par le gouvernement et le CNRD, doivent indiquer leurs opinions et propositions pour mieux défendre leurs positions.

Dans le discours du Colonel Doumbouya, il a notamment indiqué que « force est de constater que certains de ceux qui doivent prendre part à ces concertations ne sont pas là. Nous devons donc travailler à ce que ce cadre soit le plus inclusif possible et faire en sorte qu’ils nous rejoignent. » Même si certains auraient aimé qu’ils citent les noms de ces absents, en commençant par Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, on peut penser que lui et ses camarades ont compris qu’il est temps de faire toutes les concessions pour éviter tout ce qui peut empêcher la réussite de la transition.

Le G58, groupe de 58 partis qui ont boycotté le cadre de concertation veut un dialogue politique, que le CNRD et ses alliés refusent.

 

Le gouvernement du CNRD prévoit un plan à 10 étapes pour le transition (un recensement général de la population et de l’Habitat (1), un recensement administratif à vocation d’État civil (2). Ensuite établir le fichier électoral (3), élaborer une nouvelle constitution (4), organiser le referendum (5), élaborer les textes et lois organiques (6). Puis procéder aux élections, en commençant par les élections locales (7), les élections législatives (8), la mise en place des institutions nationales issus de la nouvelle Constitution (9) et l’organisation de l’élection présidentielle (10) ». Les forces vives guinéennes devraient proposer de ramener celles-ci à 5, voire même 4 étapes, en indiquant un chronogramme et un budget.

La classe politique et les forces sociales pourraient proposer de regrouper les étapes consacrées au recensement général de la population et de l’Habitat (1), au recensement administratif à vocation d’État civil (2), à l’établissement du fichier électoral (3) et l’élaboration de la nouvelle constitution (4) comme première étape. Au plus, 4 mois suffiront , cela peut se faire au mois de septembre. La seconde étape consisterait à la vulgarisation du projet de la nouvelle constitution (septembre) et à l’organisation du référendum (5) en octobre.

La troisième étape consisterait à la mise en place des institutions républicaines, que le CNRD a prévu en 9ème position, et au découpage administratif et électoral, qui devrait être prévu dans la constitution, et procéder à l’organisation des élections communales et régionales (7), au plus tard au mois de décembre 2022.

 

Le Premier ministre Mohamed Béavogui saura-t-il les convaincre de venir autour de la table ?

 

Comme quatrième et dernière étape, il serait important que les élections présidentielle (10) et législatives (8) soient couplées pour se tenir le même jour (avril. Les législatives uninominales et proportionnelles se feront en même temps que la présidentielle. Certains disent même qu’il serait préférable que ces deux élections (présidentielle et législatives) soient combinées à celles des quartiers et districts pour permettre une meilleure transparence car, le contrôle du scrutin sera plus facilité.

Ainsi, comme la CEDEAO peut accepter, en plus des 7 mois déjà écoulés, une période supplémentaire allant de 12 à 16 mois, on peut dire que la transition guinéenne se passera conformément aux souhaits de la classe politique et des forces sociales, mais également aux recommandations de la communauté internationale.

Il est possible d’organiser des élections pour les districts, les communes et les régions en décembre prochain, la présidentielle et les législatives en mars ou avril 2023. Le CNRD doit le comprendre et  éviter au peuple de Guinée des sanctions aux conséquences désastreuses. C’est aux coalitions politiques de s’approprier du document et de faire des propositions comme le leur a demandé le Ministre Mory Condé du MATD hier dans une correspondance.

 

Mamadou Saliou Fadi DIALLO

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