Contre La sansure

Dossier du 28 septembre : l’arrivée de Me Jocamey Haba pour la défense de Dadis Camara va-t-elle changer les choses ?

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Le procès du massacre du 28 septembre 2009 a été marqué ce matin par la constitution de Me Jean Baptiste Jocamey Haba pour faire partie de l’équipe de défense du Capitaine Moussa Dadis Camara. Le Juge Ibrahima Sory II Tounkara et les autres parties au dossier en ont pris bonne note.

Cet avocat, comme on le sait, a été l’un des premiers défenseurs du chef de la Junte guinéenne de décembre 2008. Seulement, on ne sait trop pour quelles raisons il n’a pas été associé dès le début du procès. Son arrivée va-t-elle changer les choses ? Nombre de commentateurs ne le croient pas.

Pour l’un d’entre eux, « la responsabilité du Capitaine Moussa Dadis Camara et certains de ses proches a été renforcée par le témoignage de Toumba et celui de Cécé Marcel Haba. On ne voit pas comment cela va se passer, mais avec ceux de Sidya Touré et de Mouctar Diallo qui, ont expliqué comment Toumba les as soustraits des lieux du massacre, la partie ne sera pas facile pour les défenseurs de Dadis. Rappelez-vous que Toumba a suggéré à Dadis de demander pardon au peuple de Guinée… bref, aux yeux de nombreuses personnes, Toumba et son garde du corps Cécé Haba ont fait des déclarations qui vont embêter Dadis qui, certes n’était pas sur le terrain, mais y avait ses hommes, notamment Marcel, son neveu ».

De nombreux acteurs non convoqués

Pour un autre commentateur, « dans ce dossier, il me semble qu’il y a de nombreux acteurs non convoqués. Même s’il n’est pas accusé, Général Sékouba Konaté devrait être à la barre, tout comme le premier ministre Kabinet Komara, les ministres comme Idrissa Cherif, Boubacar Barry Big Up, ami personnel de Dadis, Tibou Barry qui était avec Dadis quelques heures avant la répression, etc… ce sont des gens qui ont conseillé Dadis et donc ils doivent s’expliquer. En fait seul le Ministre de l’Agriculture Abdourahamane Sano n’est pas impliqué dans cette affaire. II n’a pas hésité, malgré les risques, de présenter sa démission le jour même des massacres. Pourquoi les autres ne l’ont pas fait tout de suite après ?Me Jocamey Haba fera quoi mieux que Me Salifou Béavogui ou Me Pépé Lamah ?« .

De l’avis d’une victime, « ce procès risque d’être compliqué avec cette coloration ethnocentriste qu’il est en train de prendre. D’un côté les bourreaux serait les gens du régime, surtout les proches de Dadis, qui sont majoritairement de la région forestière. Et les victimes, majoritairement des peulhs. Or, ce qu’il devrait permettre, c’est de démontrer les failles du système sociopolitique guinéen, fait d’ethnostratégie. Quand un chef arrive aux commandes du pays, il s’entoure des membres de son ethnie, de sa région. Par ailleurs, il y a une nécessité de réorganiser l’appareil militaire et paramilitaire guinéen en mettant fin aux recrutements clandestins, comme cette milice qui est intervenu le 28 septembre au stade… recrutée par Dadis et ses proches, sans informer d’autres, y compris Toumba parce qu’il n’est pas de la même ethnie qu’eux ».

Brehim Ould MAHMOUD.

 

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