Dr. Ibrahima Sory Diallo ne gagnerait-il pas mieux en retournant soigner les malades ?
Alors que tous les démocrates guinéens souhaitent la libération des détenus politiques ou, à défaut les placer sous contrôle judiciaire Dr. Ibrahima Sory Diallo, Président de ADC-BOC, une des nombreuses formations politiques insignifiantes de Guinée, soutient qu’il « ne faut pas lier le problème administratif et le problème politique ».
Il explique : « le problème administratif qu’on appelle généralement procédure judiciaire, il faut qu’on réponde à cela, car il n’entrave nullement le processus de dialogue. Si les concernés répondent devant la justice, la coalition sera au dialogue. Cela ne peut pas l’empêcher de venir au dialogue, mais celui qui à un problème judiciaire doit répondre, déjà celui qui est soupçonné d’ouvrir le feu sur des manifestants a été arrêté et conduit devant la justice. Maintenant, ceux-là qui sont accusés de complicité, d’attroupement illégal, viennent répondre devant la justice qui les a inculpés et placés sous contrôle judiciaire. Je crois déjà que cela est une victoire pour eux, donc il faut suivre la procédure et continuer le dialogue parallèlement ».
Comme de nombreuses autres formations politiques et leurs coalitions, ADC BOC, est pratiquement inexistante. Toutes n’auraient pas de suffrages suffisants pour diriger un quartier à plus forte raison un district. C’est dire que siéger à l’Assemblée nationale, comme cela avait été le cas pour certains d’entre eux, lors des élections frauduleuse et illégales organisées en mars 2020 pour permettre de préparer le 3 ème mandat d’Alpha Condé, avec la complicité des dirigeants de la Commission de la Cedea0, notamment Jean Claude Kassi Brou et le Général de Police Félix Awagbé Béhanzin.
Ces mal élus du 22 mars 2020 veulent rééditer la manœuvre avec le CNRD du Colonel Doumbouya, en encourageant la tenue du Cadre de dialogue. Ils reçoivent à tour de rôle le Premier ministre Bernard Gomou chargé d’organiser un cadre de dialogue dans l’espoir de faire valider ses conclusions auprès de la Cedeao, avec l’espoir que la médiation de l’organisation sous régionale sera inutile.
Par la faute du CNRD et de son gouvernement, ce dialogue inter-guinéen n’a aucune chance de se réaliser dans les conditions actuelles car, les autorités n’arrivent pas à convaincre les véritables forces vives du pays à prendre part à ce forum. Celles-ci, comme on le sait, sont victimes de harcèlements judiciaires. Certains de leurs dirigeants sont en exil forcé, d’autres sont détenus sans jugement depuis de nombreux mois. D’autres encore sont frappés par des mesures de contrôle judiciaire.
Après avoir choisi la quasi totalité des membres du CNT, le CNRD a choisi la totalité des facilitatrices sans aucune concertation avec les forces vives, dont les plus représentatives sont regroupées au sein du quatuor ANAD, RPG AEC, CORED et FNDC-Politique. La Coalition 2AD, en recevant le PM Gomou et les facilitatrices, a informé qu’elle ne prendrait pas part au Cadre du dialogue si le quatuor n’est pas autour de la table. Et elle exige par ailleurs la nomination de 3 facilitateurs supplémentaires désignés par eux et le quatuor.
Un responsable du quatuor indique : « nous ne viendrons au cadre de dialogue que si celui-ci est placé sous l’autorité du Médiateur de la Cedeao, avec comme observateurs les membres du G5 Guinée (Cedeao, Nations-Unies, Union européenne, Etats-Unis et France). Nous verrons avec eux comment appliquer l’accord CEDEAO Guinée, signé le 21 octobre. Nous allons demander la formation d’un gouvernement d’union nationale et la nomination de nouveaux conseillers nationaux pour équilibrer la représentation entre ceux du gouvernement et les nôtres. Nous allons demander à la communauté internationale de donner l’assistance nécessaire à la CRIEF pour que celle-ci cesse d’être un instrument du pouvoir contre les dirigeants des forces politiques ».
Comme le dit un commentateur, « beaucoup de gens se lancent en politique, dans les médias ou la création d’ONG pour gagner leur vie. Dans son cas, Dr. Ibrahima Sory Diallo ne gagnerait-il pas mieux en retournant soigner les malades ? En politique, comme la quasi totalité des autres leaders, il n’a aucune chance« .