Toutefois, Pr Oyane a indiqué qu’il y a quand « même eu des petites zones où il y a eu des (…) des bousculades avec des autorités administratives impliquées, des forces de défense et de sécurité impliquées, mais on peut se réjouir de ce que cela se soit passé dans un relatif calme ».

Un faible taux de participation électorale dans certains bureaux de vote a été notée.

Dans les régions anglophones, malgré l’interdiction des séparatistes aux habitants d’aller voter, certaines personnes sont allées s’acquitter de leur devoir civique.

« Selon les informations qui nous sont parvenues dans ces régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, ce qu’on a quand même constaté et observé, c’est que les gens sont allés aux urnes, comparativement à 2018 », a révélé Pr Michel Oyane.

« En 2025, on peut se réjouir que les gens se soient quand même déplacés dans les bureaux de vote pour exprimer leur volonté de changement ou alors leur volonté de stagnation du régime politique en place », dit-il.

Le politologue s’est félicité que des meetings politiques aient pu se tenir à Buea, à Bamenda et dans quelques arrondissements de cette partie du territoire camerounais, malgré « beaucoup d’expressions de vengeance » qui subsistent encore dans le nord-ouest et le sud-ouest.

Peu après le vote, le président Paul Biya a salué la maturité dans le déroulement du scrutin, qualifiant le processus de calme. « Rien n’est acquis, attendons qu’on connaisse le nom de l’élu », a-t-il déclaré à la presse, accompagné de son épouse Chantal, à la sortie d’un bureau de vote près du palais présidentiel à Yaoundé.

En revanche, le candidat de l’opposition et ancien allié de Biya, Issa Tchiroma Bakary, qui a voté dans sa ville natale de Garoua, a déclaré avoir fait l’objet de menaces.

Paul Atanga Nji met en garde contre la publication de faux résultats

Des responsables électoraux vident une urne alors que les votes sont comptés au bureau de vote de l'école publique Bastos à Yaoundé, le 12 octobre 2025, après la clôture du scrutin pour l'élection présidentielle au Cameroun.
Des responsables électoraux vident une urne alors que les votes sont comptés au bureau de vote de l’école publique Bastos à Yaoundé, le 12 octobre 2025, après la clôture du scrutin pour l’élection présidentielle au Cameroun. Crédit photo, Getty Images

 

A l’issue du scrutin, Paul Atanga Nji, le ministre de l’administration territoriale, a mis en garde tous les candidats et rappelé que « la campagne et le vote sont terminés ».

Etant donné que des tendances sont été publiées sur les réseaux sociaux dès dimanche, sur la base des procès-verbaux et des résultats de comptage de votes sur le terrain, l’autorité territoriale a sifflé la fin de la récréation.

« Dès aujourd’hui, la récréation est donc terminée. Seules les instances chargées de la centralisation et du recensement des votes prendront le relais. Par la suite, le Conseil constitutionnel prendra le relais jusqu’à la proclamation officielle des résultats du scrutin présidentiel », a indiqué Paul Atanga Nji.

« Aucune autre démarche en dehors de ce cadre légal ne doit exister ou prospérer », a-t-il averti.

« L’administration passera à l’offensive pour mettre un terme à cette imposture qui consiste à fabriquer des faux résultats des élections et les rendre publics à travers des plateformes illégales », poursuit-il.

« Les contrevenants, quel que soit leur statut politique ou social, feront face à la rigueur de la loi sans la moindre complaisance », a insisté le ministre Paul Atanga Nji qui affirme avoir reçu des informations selon lesquelles un candidat anonyme envisageait de revendiquer la victoire au préalable.

Des observateurs internationaux des élections se rassemblent dans un bureau de vote à Yaoundé le 12 octobre 2025 lors de l'élection présidentielle au Cameroun.
Des observateurs internationaux des élections se rassemblent dans un bureau de vote à Yaoundé le 12 octobre 2025 lors de l’élection présidentielle au Cameroun. Crédit photo,Getty Images