Colonel Doumbouya a ouvert les travaux des assises nationales, boycottées par les plus importantes formations politiques du pays.
Le tombeur du dictateur Alpha Condé, Colonel Mamadi Doumbouya a déclaré « solennellement ouvertes les journées de vérité et pardon » en soulignant qu’à « partir de ce 22 mars, nous chercherons dans le tréfonds de nos âmes, la force qui nous permettra de nous regarder en face, bien en face pour dire ce que nous nous sommes infligés. Nous nous sommes assez regardés en ennemis, trop de défiance remontant mille et une souffrance, trop de méfiance enfantant des rigoles de larmes passées sous silence« .
Un discours fort certes, mais prononcé devant des acteurs les moins représentatifs du paysage sociopolitique guinéen. « Car, l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et l’UFR de Sidya Touré et certains de leurs alliés, qui qui sont les moteurs des forces sociopolitiques de Guinée », selon un commentateur ont souhaité une meilleure préparation de ces assises, préférant beaucoup plus un cadre de dialogue réunissant les nouvelles autorités (CNRD et Gouvernement), forces politiques et sociales, sous la médiation de la communauté internationale, CEDEAO en tête ».
Face à l’assistance, Colonel Doumbouya a notamment déclaré : « pour la patrie, nous devons tous consentir des sacrifices et c’est à ce prix que nous irons de l’avant. Comme je l’ai dit à l’occasion de mon adresse à la nation, le 31 décembre 2021, ma détermination pour servir notre nation est totale et je ne reculerai pas. Un de mes combats à la tête de notre pays est d’offrir à ses prochains dirigeants une nation rassemblée unie forte et prospère. Un Etat où le vivre ensemble ne sera plus un rêve. Je rêve d’une Guinée tout court comme du temps de nos pères, de nos grand-pères. Donnons-nous cette chance« .
En souhaitant aux uns et aux autres « de belles assises porteuses d’une paix durable, féconde d’amour et de paix dans nos âmes« , Colonel Doumbouya a informé qu’il a « instruit le Premier ministre, chef du gouvernement de mettre en place un comité national des assises pour coordonner l’ensemble des activités durant cette période. Et de ce 22 mars 2022 au 29 avril je n’ai pas de doute qu’on s’écoutera et qu’on se parlera enfin. On s’exprimera parce qu’il est venu le temps des paroles patriotiques libératrices, réparatrices, des discussions apolitiques et émancipatrices. Nous nous parlerons en toute fraternité, nous en sortirons grandis, unis, forts plus rassemblés et prêts à relever ensemble tous les défis de développement et de prospérité de notre chers patrie« .
Mais de l’avis de nombreux analystes politiques, « il devrait également voir à mettre sur pied, comme le lui ont demandé les forces vives de la nations, notamment les partis politiques, un conseil pour le dialogue inter guinéen, avec la participation de la Communauté internationale. C’est comme cela que les choses se sont passées en 2010. C’est comme cela que cela se pase au Mali, au Tchad et au Burkina. Pourquoi pas en Guinée ? »
Brehim Ould MAHMOUD