En Guinée, les détentions arbitraires d’opposants politiques
La société civile guinéenne s’inquiète du sort des proches de l’ancien président Alpha Condé, détenus par la junte au pouvoir à Conakry.
En Guinée, la société civile vient de publier une enquête sur les détentions sans jugement des opposants politiques.
Parmi ces détenus, considérés comme des prisonniers politiques par la société civile, on retrouve l’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, en prison depuis plus de deux ans, et l’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara.
Tous sont accusés de corruption et de détournement de deniers publics par la Crief, la Cour de répression des infractions économiques et financières.
Cette institution a été mise en place par les militaires au pouvoir en Guinée.
Lutter contre les injustices « sous toutes ses formes »
Depuis le 5 septembre 2021, plusieurs responsables politiques proches de l’ancien président Alpha Condé sont ainsi incarcérés dans l’attente d’un jugement.
Pour les acteurs de la société civile guinéenne, c’est une violation flagrante des droits de l’Homme.
Alpha Bayo, président de la Maison des associations et ONG de Guinée, « nous ne sommes pas en train de défendre les anciens dignitaires, nous fondons notre démarche sur la violation des droits que subissent nos compatriotes. Ce n’est pas parce que ce sont des anciens dignitaires. Récemment, nous avons alerté sur un élément des forces spéciales qui a violé une fillette de 16 ans et qui est aujourd’hui en prison, mais on n’en parle pas. Nous fondons notre démarche sur la base de l’injustice, sous toutes ses formes ».
Le RPD réclame des libérations
Ces détentions prolongées sans jugement des anciens dignitaires inquiètent les partisans de l’ancien parti au pouvoir, le RPG. Selon Sidiki Touré, membre du bureau de la jeunesse du RPG, la détention de ces personnalités est purement politique.
Il estime que « si tu arrêtes quelqu’un, il faut l’accuser de quelque chose et si tu l’accuses, il faut lui laisser la liberté de se défendre devant un juge. Mais depuis leur arrestation jusqu’à maintenant, on ne comprend absolument rien. S’ils n’ont rien fait, alors qu’on les libère. Nous demandons la libération de nos cadres ».
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