En RDC, la femme croule sous le poids des tâches ménagères
Donat Yamba Yamba, marié et père de quatre enfants, lave soigneusement les assiettes devant sa maison. Il a décidé de participer régulièrement à la gestion du quotidien. Cette prise de conscience est survenue grâce à une formation sur la masculinité positive organisée par l’ONG Si jeunesse savait, une association qui lutte contre les violences faites aux femmes à Kinshasa.
« J’ai compris que la masculinité positive, c’est mettre fin aux violences, ça prône l’accompagnement de sa femme, c’est le respect de la femme. Ma femme participe à la prise de décision parce que c’est notre foyer, chose qui n’était pas le cas auparavant », fait remarquer Donat Yamba Yamb sur la DW.
« Mais après avoir suivi des formations et compris la masculinité positive, j’ai trouvé qu’on a été mal enseigné par nos traditions et je pense qu’il y a lieu de choisir ce qui est mieux et ce qui ne l’est pas. »
Mais beaucoup de personnes pensent encore qu’un homme qui aide trop à la maison n’est pas assez masculin.
Homme faible
Pour Donat Yamba Yamba, ce changement n’a pas été immédiat. Il a dû faire face à de nombreuses critiques et brimades, souvent de la part de ses proches, qui le considéraient comme un homme faible.
Mais pour Sa femme, Marie, c’est une fierté.
« Tout a basculé à la maison depuis que cet homme m’accompagne, ce qui n’était pas faisable avant. Je suis très ravie », confie-t-elle.
La masculinité positive défend l’idée selon laquelle les hommes peuvent être des alliés dans la lutte pour l’égalité des genres. Le but est de favoriser un modèle de masculinité plus sain et plus égalitaire.
Cependant, malgré ces quelques progrès, les militantes féministes soulignent qu’il y a encore beaucoup à faire pour parvenir à une égalité véritable entre hommes et femmes en RDC.
Stéréotypes, inégalités structurelles…
Chantal Faida, fondatrice de l’ONG Uwema Asbl, spécialisée dans les questions de leadership féminin et de l’autonomisation économique des femmes, souligne que, malgré les avancées observées dans certains domaines, de nombreux obstacles demeurent, notamment la persistance des stéréotypes de genre, les violences faites aux femmes et les inégalités structurelles dans les sphères politiques, économiques et sociales en RDC.
Chantal Faida précise que « trois déterminants restent des freins majeurs pour la femme congolaise : le pouvoir économique limité, les postes de décision souvent inaccessibles aux femmes, et des traditions qui les cantonnent encore à l’espace privé ».
L’activiste Chantal Faida recommande donc des campagnes de sensibilisation pour encourager les hommes à partager les tâches ménagères et briser les stéréotypes de genre.
Lire la suite… https://www.dw.com/fr/les-mentalites-evoluent-dans-grandes-villes-hommes-prennent-part-travaux-domestiques/a-70817862