Contre La sansure

Et revoici le commandant Alya Camara

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L’ancien chef des Opérations du groupement des forces spéciales mis en place par l’ex président Alpha Condé est réapparu aux côtés du Colonel Mamadi Doumbouya à l’occasion de la Saint-Sylvestre. En cette fin d’année 2023, le président de la transition a fait réapparaître à ses côtés celui que l’on dit avoir dirigé le groupe qui a mené les opérations qui ont permis l’arrestation du chef de l’état mal réélu le 18 octobre 2020.

Selon la Direction de la communication et de l’information, « le Commandant Alya Camara, visiblement ému, a exprimé sa gratitude envers le Président de la République pour sa mansuétude et a réaffirmé sa loyauté et sa détermination à servir la Guinée aux côtés de son Chef. »

Radié des effectifs de l’armée plus d’une année après son arrestation à Guékédou, ville dans laquelle il avait été muté au lendemain de la prise de pouvoir par le CNRD, comme d’autres militaires (jetés dans d’autres préfectures) qui « sont allés à la mort » pour capturer l’ex président Alpha Condé, tous accusés de vol de numéraires d’une valeur de plusieurs dizaines de millions d’euros et de dollars, cet officier a bénéficié d’une grâce présidentielle que la DCI qualifie d’acte qui « restera gravé comme un symbole éclatant de compassion, de réconciliation et d’espoir. »

Si pour la DCI, Colonel Doumbouya « incarne la grandeur d’un homme d’État qui guide sa Nation vers un avenir radieux, où la compassion tout comme le pardon ouvrent la voie à une paix durable et à une harmonie retrouvée.« , chez un acteur des forces vives, « ce n’est pas parce qu’il a libéré un de ses compagnons de prise du pouvoir, pour ne pas dire celui qui l’a fait président de la transition, mais qu’il injustement fait arrêter, torturé que l’on dire qu’il a fait un acte de compassion… Pourquoi les acteurs sociaux et surtout les principaux leaders politiques n’ont pas été cités dans son discours. C’est la propagande d’un régime usé qui veut conserver son règne… à n’importe quel prix ? C’est aux autorités françaises de jouer franc jeu et d’œuvrer en faveur de la démocratie en Guinée. Autrement, la France connaîtra un pire sort que ce qu’elle est en train de subir au Burkina Faso, au Mali et au Niger. »

De l’avis de l’ex président Alpha Condé, Colonel Doumbouya n’est pas celui que la DCI qualifie « … homme d’État qui guide sa Nation vers un avenir radieux… » Il rappelle que « certains des acquis essentiels depuis mon arrivée à la magistrature suprême en 2010 ont été dilapidés par une équipe de prédateurs qui ne représente ni l’armée nationale ni le peuple souverain de Guinée. De valeureux soldats et sous-officiers, officiers généraux et officiers supérieurs républicains promus en notre temps pour leurs mérites et par suite d’une profonde réforme du secteur de la sécurité ont subi des radiations, affectations arbitraires, ou ont été remerciés sans ménagements et poussés d’office à la retraite quand ils n’ont pas été victimes d’assassinats ciblés’’.

« … très bientôt, cette équipe ne pourra plus payer les salaires des fonctionnaires… »

Poursuivant, il explique : « cette équipe qui a détourné le pouvoir est incapable de satisfaire les besoins les plus ordinaires de notre communauté : incapable d’assurer la desserte en eau et en électricité; incapable de fournir du carburant aux usagers pour permettre le libre mouvement des populations et supporter les activités économiques; incapable de faire fonctionner l’hôpital Donka que nous avons réhabilité avec des équipements de dernière génération dans le but de réduire les lacunes en matière de soins de santé et d’améliorer la qualité des services médicaux pour tous ceux qui en ont besoin. Bientôt, très bientôt, cette équipe ne pourra plus payer les salaires des fonctionnaires et faire face aux dépenses exorbitantes et sur-facturées dans les travaux publics. »

En Guinée, analyse un observateur, « le pouvoir gagnerait à collaborer avec les forces vives. En faisant au moins comme au Tchad. C’est ce que Doumbouya devrait faire, en n’oubliant pas que le peuple est fatigué, comme en 2006 avec Alpha Condé. Une situation qui a mené aux événements de janvier et février 2007… »

Mamadou Alpha BAH                                                                                 collaboration B. O. MAHMOUD

 

 

 

 

 

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