Pour Etienne Soropogui, invité de Fim FM, » notre pays souffre d’une crise morale de toutes les composantes nationales, y compris les religieux. Le fait d’ailleurs de dire que les politiciens sont à la base de nos problèmes est erroné ».
Depuis sa sortie de prison, suite au renversement du régime d’Alpha Condé, dont il était un des détenus politiques, Etienne Soropogui, du parti « Nos valeurs communes« , était resté discret… prenant ses distances de l’ANAD, l’alliance politique dirigée par Cellou Dalein Diallo. Après son passage chez FIM FM, va-t-il redevenir plus actif dans le paysage sociopolitique guinéen ? On peut le croire. Le fait de contredire le Colonel-Président, qui accuse la classe politique d’être le responsable des problèmes du pays est un signe.
Ancien Commissaire de la CÉNI, Etienne Soropogui soutient que « quand on apporte des critiques vis à vis d’un système, il faut éviter de reproduire les mêmes choses ». Pour lui, « quand on regarde un peu, on a même l’impression qu’au niveau du gouvernement, y compris au niveau du CNRD, on a comme l’impression qu’il y a quand même un peu de confusion, un peu de calcul derrière. On a comme impression qu’eux-mêmes, ils sont en train de faire la politique. Ce n’est pas ce qu’on attend d’eux. Les choses doivent, de mon point de vue, être assez claires dans la conduite des affaires de notre pays. On a besoin de transparence, de précision dans les choses« .
Il estime que « ce qu’on peut reprocher à la junte aujourd’hui, sur la question mémorielle, on a pas compris. En tant normal, la junte, au titre des chantiers qu’elle entend mener vous avez la question liée à la réconciliation, c’est mémoriel. Ce à quoi on s’attendait c’était que les gens soient mis en discussion sur la question avant d’être amené à prendre des décisions de reconnaissance« .
Pour les régler nous avons besoin d’un consensus national
Etienne Soropogui souligne qu’au « niveau du président Doumbouya, on lui reproche un certain penchant. Je n’ai pas envie de dire despotique mais solitaire. Les problèmes de la Guinée sont assez sérieux. Pour les régler nous avons besoin d’un consensus national. On n’a pas besoin d’un héro solitaire qui se sentirait investi d’un pouvoir divin pour venir régler des problèmes. Non! Non! On n’a pas besoin de ça. On a besoin de nous asseoir ensemble dans le cadre d’un débat organisé, mettre les sujets un à un et les discuter pour qu’ensemble nous trouvions des solutions aux problèmes de notre pays« .
Cette sortie du spécialiste électoral de l’ANAD a été jugée de « franche, directe, honnête » par des commentateurs. « Mais pour l’un d’entre eux, plus ces militaires passent le temps aux commandes du pays, plus ils ne se rendent pas compte que les soutiens qui leur étaient accordés quelques semaines après avoir renversé Alpha Condé s’effritent. Ils veulent faire la politique à la place des politiques, avec l’aide des gens du régime dictatorial et des opportunistes que le pays comptent« .
Mamadou Alpha BAH