Contre La sansure

Évaluation des ministres de la transition: Théâtre d’Etat ou numéro de cirque d’un PM, aux abois ? (*)

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Le ridicule ne tue plus! Le sérieux a foutu le camp avec avec l’infantilisation de l’administration et la stigmatisation des ministres, tournés en bourrique à la face du monde.

Le Premier des ministres, Bernard Gomou, paye d’avoir brûlé les étapes en devenant chef de gouvernement avant d’avoir fait ses preuves en tant que ministre.  Chaque pas qu’il fait comme sa dernière conférence de presse indique qu’il n’est pas à sa place à son poste. Il en souffre, la transition en pâtit, tout le pays en rit et pleure tant le spectacle est affligeant.
Bernard, pas Madoff, le rat des finances, mais, le nôtre, metteur en scène, d’un spectacle loufoque avec des des rôles mal attribués et des acteurs tirés au sort, a prouvé davantage qu’il est loin de ce Premier ministre et Chef de Gouvernement qu’il faut, à la Guinée, dans le contexte actuel.
Mal habile dans sa rhétorique et versé dans un français très approximatif, Bernard Goumou, le premier des derniers et le dernier des premiers des bons ministres en fonction, s’il en existe encore, a étalé au grand jour ses insuffisances et lacunes à diriger un gouvernement, de surcroît de transition, donc de crise avec son lot d’incertitudes et de défis.
Des épreuves, il n’en manque pas au moment où l’étau se resserre autour des juntes au pouvoir, en cette phase de l’histoire où la transition est en panne. Bernard Gomou et son Gouvernement, quoi qu’ils fassent et ce n’est pas une évaluation tirée par les cheveux, qui y changera quelque chose, aux yeux de l’opinion, sont passés à côté de leur mission, et, ont atteint leur seuil d’incompétence.

Diantre, mais pour qui veut-il au juste prendre le Guinéen?

Après le défilé à la queue leu leu des ministres écoliers devant le maître premier ministre apprenant, entouré d’évaluateurs parfois moins outillés que les évalués, on a été les témoins malheureux, d’un autre faux pas du Premier ministre. Bernard Gomou qui aime le micro et les caméras,  pensant ainsi pouvoir sortir de l’ombre et donner le sentiment qu’il est au travail, s’est livré à la presse ou a plutôt jeté son gouvernement et lui-même, en pâture à l’opinion. Manquant de tact et de sens managérial, il a confirmé devant tout le pays que le gouvernement qu’il dirige est loin d’être performant, est composé aussi de médiocres. Il s’est donné la liberté de classer les uns et les autres, alors qu’au début de l’exercice d’évaluation gouvernementale, il avait laissé entendre qu’il ne s’agissait pas d’un concours ni d’un classement par ordre de mérite. L’objectif affiché avait été d’identifier les forces et faiblesses au sein des ministères afin de les assister dans leurs programmes et actions.  Patatras, voilà maintenant que c’est un examen dont les résultats ont été proclamés. Au fait, on devrait aussi connaître le taux de réussite de nos ministres, après celui de nos enfants ? En tout cas, désormais, l’honneur du gouvernement est engagé ainsi que la réputation de chacun de ses membres. Tous, seraient-ils des nuls, en réalité ?

Un Premier ministre, est un manager qui doit avoir le coaching gagnant, à l’image d’un entraîneur d’équipe. Le succès ou l’échec de son équipe dépend forcément de ses choix et tactiques de jeu. Quand ça marche, tant mieux et si c’est le contraire, il en fait les frais, parce que c’est d’abord lui, le comptable de l’action gouvernementale.
Le premier ministre ne peut dégager sa responsabilité dans les échecs de son Gouvernement ni se décharger sur ses ministres pour excuser ses propres limites connues de tous, que le pays subit aussi.
Dans son auto-satisfaction pour ne pas dire autoflagellation,  Bernard Goumou n’a trouvé qu’un seul canard boiteux dans l’équipe de  pieds nickelés qu’il a constituée.
En somme, un mauvais coach pour un mauvais coaching !
Et mieux, lui-même, se devait une introspection pour limiter les dégâts de son incurie manageriale, en rendant, très sagement sa lettre de démission.
Bon, j’oubliais même que c’est l’ère de la refondation ! Tout est bon sous ce ciel, c’est seulement, les autres, avant, qui sont nuls : « L’enfer, ce sont les autres ».
Et, si Bernard Gomou, ne faisait pas tout ce boucan, juste pour avoir l’excuse de changer qui il veut, nommer qui lui profite. Il faut être naïf pour ne pas le voir venir !

Allons seulement…!

Par Habib Marouane CAMARA                                                                                       éditorialiste.

(*) https://lerevelateur224.com/2023/08/04/evaluation-des-ministres-de-la-transition-theatre-detat-ou-numero-de-cirque-dun-pm-aux-abois-par-marouane/

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