Mory Condé, ministre de l’Administre du territoire et de la Décentralisation (MATD) a indiqué récemment que «lors de la première session plusieurs partenaires avaient pris des engagements et le montant qu’ils étaient prêts à mettre à disposition, mais jusqu’à maintenant il n’y a pas eu du concret. Donc nous avons rappelé la nécessité d’aller très vite pour concrétiser cela… pour ne pas ajouter un jour de plus sur le chronogramme établi entre la Guinée et la CEDEAO »,
Nombre de commentateurs ont vu dans cette déclaration un « signal fort de l’intention du CNRD de tout faire pour rester au pouvoir« . Pour l’un d’entre eux, « même si ce financement était trouvé, ce gouvernement du Colonel Doumbouya et leurs laquais du CNT vont trouver d’autres arguments pour rester. Il faut que la classe politique, particulièrement celle des forces vives aient un plan à proposer pour ne pas que nous en arrivions là. C’est à ces politiciens de trouver les solutions et les proposer au G5 Guinée. Il faut qu’ils mettent de côté leurs stratégies individuelles pour faire comme le groupe que les Lansana Kouyaté, Bah Oury, Faya Millimono vont faire prochainement et non attendre que la communauté internationale vienne tordre le bras du CNRD. Aujourd’hui, la priorité de la Cedeao ce n’est plus le Burkina, le Mali et la Guinée, mais le Niger… Il faut que Cellou Dalein le comprenne« .
« Qu’est-ce qu’il faut diminuer et qu’est-ce qu’il faut abandonner »
En tout cas, Bah Oury, président du parti de l’Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG) a son idée. Invité de l’émission Mirador de FIM FM, hier lundi, il a lancé un appel : « en tant que responsables guinéens nous devons tous, y compris les autorités de la transition et le gouvernement se dire au cas où ce que nous attendons de l’étranger ne vient pas comment faudra-t-il trouver le financement pour faire avancer le processus. Ça c’est une discussion qui nécessite une large implication des couches les plus élevées de la classe politique pour en parler, trouver des alternatives dans un monde de rivalité… Toutes les coalitions politiques, de la société civile et les syndicats pourraient échanger pour discuter des enjeux et se dire : faisons ça, trouvons des moyens alternatifs par rapport au budget. Qu’est-ce qu’il faut diminuer et qu’est-ce qu’il faut abandonner pour l’intérêt de notre pays ».
Parlant de la nouvelle plate-forme qu’ils ont mise en place la semaine dernière, Bah Oury explique : »depuis ces quelques dernières années, la classe politique guinéenne a brillé par une certaine dispersion. Au début de la transition, nous avons essayé de faire en sorte qu’on puisse avoir une plate-forme large susceptible d’être un forum de discussion, d’élaboration des stratégies et des idées qui pourraient accompagner plus efficacement la marche de la transition. Mais malheureusement, nous n’avons pas réussi. Voilà la raison de mettre aujourd’hui ce front en place, qui nous permettra de trouver des voies et moyens, devant pallier cette insuffisance qui pourrait faire comme si l’espace politique n’existait pas« .
Avec cette autre possibilité que la junte soit derrière l’ancien premier ministre Loucény Fall, qui vient de replonger dans le marigot politique guinéen, tel que révélé par notre confrère le petitdeputé.com (*), le paysage politique guinéen est en train de se redessiner. Si seulement le CNRD et ses mouvements de soutien mettaient fin à la chasse aux sorcières déclenchées à l’endroit de l’UFDG et son président Cellou Dalein Diallo et de leaders du RPG AEC. Ces deux formations sont dominantes depuis plusieurs années en Guinée, et rien ne dit que lors des prochaines élections, elles ne seront pas aux premières loges dans un ordre différent.
Khady THIAM collaboration I. S. BALDÉ
(*) https://www.lepetitdepute.com/details-article/francois-lounceny-fall-le-probable-atout-maitre-de-la-junte-pour-la-prochaine-presidentielle