Foutez la paix à Cellou Dalein Diallo
Hier, une nouvelle convocation a été adressée au leader politique Cellou Dalein Diallo pour qu’il comparaisse le 15 juillet prochain devant la Chambre de l’instruction de la CRIEF qui l’accuse de « détournement ou soustraction au préjudice de l’Etat guinéen, la somme de 5 millions (5 000 000] de dollars US issue de la cession des avions 737-200 et Dash 7, leurs pièces de rechange ainsi que les revenus issus de la location des installations de l’ancienne compagnie nationale Air Guinée ».
Les mains noires du CNRD, dont certains ont accompagné l’ex président Alpha Condé dans les hold-up électoraux lors des présidentielles de 2010 et 2020, spécialistes de l’ethnostratégie, ne se fatiguent pas pour trouver des poux sur le crâne rasé de Cellou Dalein Diallo.
Convaincus qu’ils sont que l’homme politique, le seul à avoir parcouru, de nombreuses fois, tous les coins et recoins du pays, parce que sa formation (UFDG) et son alliance politique (ANAD) ont des militants et sympathisants, gagnera la prochaine élection présidentielle, ses adversaires usent de tous les moyens pour le disqualifier.
Dans cette affaire d’Air Guinée, compagnie mise en place sans plan d’affaires, avec des aéronefs russes (soviétiques dans le temps), déficitaire depuis toujours, comme des compagnies nationales de nombre de pays africains, comme le Gabon, le Cameroun, le Ghana, etc., ses adversaires politiques, guidés par une vision ethnocentriste et régionaliste de la gestion de la Guinée, veulent lui attribuer la mort d’Air Guinée.
Le président de la Chambre de l’instruction, M. Mohamed Bama CAMARA Mme Aïssatou SAKHO et M. Ibrahima BAYO, membres membres de cette Chambre à la Cour de répression des infractions économiques et financières ont-ils cherché à savoir comment les avions d’Air Guinée (le Boeing 737 et le DASH 7) se sont retrouvés en Israël ? Ont-ils pris le temps d’écouter les explications d’Elhadj Mamadou Sylla, acheteur du Boeing 737 ? Ont-ils demandé aux dirigeants d’Air Guinée pourquoi les Boeings 707 (long courrier) et 727 (moyen courrier), plus grands que le 737, ont été revendus et ce, bien avant que Cellou Dalein Diallo, alors cadre à la Banque centrale, ne soit détaché à l’Administration centrale des Grands projets et qu’il soit promu Ministre dans le gouvernement de Sidy Touré.
Le DASH 7
L’aéronef de fabrication canadienne, le DASH 7, était un ‘don’ canadien et tout un plan de développement du transport aérien y était rattaché, qui comprenait entres autres actions la modernisation des différentes aérogares de l’intérieur et l’acquisition d’un autre avion du même fabricant. Pourquoi la Guinée n’a pas continué cette coopération ? Pourquoi le Guinéen, de Sékou Touré à aujourd’hui, ne sait pas gérer le bien de l’État ? Dans le cas particulier de cet avion DASH, pourquoi Air Guinée n’a pas fait réparer cet avion par les canadiens du Québec ?
A la demande d’une entreprise canadienne spécialisée dans les avions DASH 7 et 8, j’ai eu à m’entretenir avec M. Sékou Sangaré, alors Directeur général d’Air Guinée. A mon retour à Montréal, j’ai rendu compte à ces entrepreneurs qui m’ont demandé de voir l’intérêt pour la compagnie de développer avec elle un partenariat pour sauver la compagnie. Des amis à moi (dont le conseiller municipal de Kaloum, Idrissa Diabaté) avons communiqué avec l’Ambassadeur de Guinée au Canada (2002 – 2003) Elhadj Amara Djoubar Soumah. Le projet a été dirigé vers le Ministre de tutelle Cellou Dalein Diallo. Quelques mois après, l’Ambassadeur nous a informés que sur instructions du Général Conté, président du pays, la compagnie a été vendue à El-Hadj Mamadou Sylla de Futurelec. Et de continuer nos démarches avec cet acquéreur…
Cellou Dalein Diallo n’a rien à voir avec la mort d’Air Guinée. L’entreprise n’était pas viable. Foutez la paix à Cellou Dalein Diallo. Reprochez-lui, comme à des centaines d’autres cadres, civils militaires et paramilitaires de toutes les régions et ethnies, d’avoir contribué au 3 ème mandat du Général Lansana Conté qui, à la demande de ces mêmes cadres, l’ont fait sortir du gouvernement qu’il dirigeait pour fautes lourdes.
Ibrahima Sory BALDÉ
Le nouvelle convocation de Cellou Dalein Diallo