Général Mamadi Doumbouya: quand la promesse devient parjure
Le 20 octobre 2025 restera dans l’histoire de la Guinée. Ce jour où une promesse solennelle s’est transformée en mensonge d’État. Le Général Mamadi Doumbouya, qui avait juré en septembre 2021 que « les militaires de la junte ne seront pas candidats aux élections », dépose aujourd’hui sa candidature à la présidentielle. Parrainé par 368 présidents de délégations spéciales qu’il a lui-même nommés.
Ce n’est pas un simple acte politique. C’est un parjure. Une trahison du peuple guinéen. Une insulte à l’intelligence collective. Comment parler de « candidat indépendant » quand cet homme contrôle l’armée, la police, la justice, l’administration et les délégations qui le parrainent ? Comment accepter qu’il organise une élection à laquelle il participe lui-même ? Cette mascarade détruit toute crédibilité de la transition. Elle transforme le processus électoral en simple formalité pour légitimer un pouvoir acquis par la force et maintenu par le mensonge.
L’ironie est cruelle. Mamadi Doumbouya a renversé Alpha Condé pour violation de la Constitution et trahison de la confiance populaire. Et aujourd’hui, le général reproduit exactement les mêmes erreurs : promesse violée, institutions manipulées, transition transformée en tremplin pour son pouvoir personnel.
La Guinée est coincée dans un cycle infernal. Chaque « libérateur » devient le nouveau tyran. Chaque coup d’État, justifié par les dérives du prédécesseur, aboutit aux mêmes abus. Les conséquences ? Désillusion de la jeunesse. Isolement international. Sanctions économiques. Et banalisation du mensonge politique. Si cette candidature aboutit sans opposition, elle créera un dangereux précédent. Pas seulement pour la Guinée, mais pour toute l’Afrique de l’Ouest. D’autres militaires observent attentivement.
Le peuple guinéen ne peut rester silencieux. Accepter cette candidature, c’est accepter que la parole d’un dirigeant ne vaut rien. Que les promesses ne sont que de la propagande. Que seule la force compte en politique.
Les Guinéens, la société civile, la diaspora, la communauté internationale doivent résister. Mobilisation pacifique. Pression diplomatique. Refus catégorique de légitimer un scrutin où l’organisateur est lui-même candidat.
Général Doumbouya, l’histoire vous jugera sur vos actes, pas sur vos discours. Vous pouvez encore honorer votre serment. Ou entrer dans l’histoire comme un parjure de plus. La Guinée mérite mieux. Le peuple guinéen mérite le respect. Et la démocratie mérite qu’on la défende.
Abdoul Karim Diallo,
Citoyen Guinéen
»Une promesse trahie est une démocratie assassinée »
