Contre La sansure

Guinée : 66 ans d’indépendance, 66 ans de confiscation

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Le 2 octobre 2024, la Guinée « commémore » ce qui devrait être un anniversaire glorieux. Mais après 66 ans, cet événement n’est plus qu’une mascarade cynique, une insulte lancée au visage de ceux qui ont cru en l’émancipation d’un peuple. La promesse de liberté ? Un leurre cruel, enterré sous les décombres de décennies de malversations et d’abus.

Sous le règne de Mamadi Doumbouya et son Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), la nation guinéenne est otage d’un pouvoir qui ne connaît qu’un seul but : se perpétuer. Loin d’être des sauveurs, ces hommes en uniforme ne sont que des usurpateurs sans vergogne, enivrés par la soif du contrôle absolu. Leur soif de pouvoir a étouffé les espoirs d’un changement réel. La démocratie, annoncée en grande pompe, a été méthodiquement piétinée sous les bottes des militaires.

Les discours de transition ne sont qu’une façade derrière laquelle se cache une ambition démesurée : confisquer le pouvoir, coûte que coûte. Doumbouya, comme tant d’autres avant lui, s’est drapé du manteau du « libérateur », mais derrière ce voile trompeur, se joue une tragédie nationale où l’intérêt du peuple est sacrifié à l’autel de l’égoïsme.

Dans ce théâtre macabre, la Guinée, un pays riche en ressources, est devenu le royaume des inégalités, où le peuple s’épuise dans une pauvreté étouffante tandis que les dirigeants se nourrissent du chaos qu’ils ont eux-mêmes semé. Les institutions sont vidées de leur sens, les libertés fondamentales sont méthodiquement écrasées, et tout espoir de renouveau s’efface sous le poids de la répression. Les promesses d’une refonte démocratique ne sont qu’une farce cruelle, un moyen de gagner du temps tout en consolidant un pouvoir autocratique.

Mais cette occupation du pouvoir par la force ne peut masquer une vérité plus profonde : la vraie indépendance ne sera pas l’œuvre de ces faux patriotes. Elle sera le fruit de la lutte et du sacrifice d’un peuple qui refuse de se résigner à l’oppression. Comme l’a si bien dit Kwame Nkrumah : « L’indépendance n’a de sens que si elle est totale. »

Défilé militaire du 2 octobre 2024. Le CNRD du général Doumbouya a acheté beaucoup d’armements et procédé a un recrutement népotique de milliers de jeunes issus d’à peine 2 régions du pays.

 

En dépit de ce sombre constat, il est essentiel de ne pas perdre espoir. La Guinée, forte de son peuple, a prouvé à maintes reprises qu’elle pouvait se relever des épreuves les plus dures. Ce 66e anniversaire de l’indépendance, bien qu’il soit teinté de déception, doit aussi être un moment de réflexion pour tous ceux qui aspirent à une véritable émancipation.

L’histoire est remplie d’exemples de nations qui, après des décennies de lutte, ont réussi à briser les chaînes de l’oppression. Il en sera de même pour la Guinée. Un jour, ce peuple, riche de sa diversité, de son courage et de son esprit résilient, verra l’aube d’une nouvelle ère, où liberté, justice et égalité triompheront enfin. C’est dans cette quête, même semée d’embûches, que réside l’espoir d’une Guinée meilleure.

En attendant, gardons la flamme de l’espoir allumée et unissons-nous pour construire cette Guinée indépendante, pour laquelle nos aïeux ont sacrifié tant de choses. Bonne fête d’indépendance à tous les Guinéens, et que l’avenir nous réserve des jours plus lumineux par la grâce d’Allah ! Aamiin

Abdoul KARIM Londres Diallo

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