Guinée, Birmanisation, le péril en vue !
« Tout peuple qui s’endort en liberté, se réveillera en servitude », Alain.
Les restrictions des droits et libertés ayant commencé par l’interdiction des manifestations sur la voie publique et qui se poursuivent aujourd’hui avec les restrictions des accès aux réseaux sociaux pour les Guinéens et les tentatives de réduire au silence certains médias, doivent nous alerter. La militarisation de l’axe nous prouve par ailleurs qu’ils considèrent leurs PMAK et AK-47 comme remplaçant de la souveraineté nationale.
Tous ces éléments doivent désormais nous servir de wake-up call comme disent les anglophones pour percevoir les dangers qui guettent.
Pourtant, aucun peuple ni aucune puissance ne viendra se battre à notre place pour retrouver nos libertés et revenir sur le chemin de la démocratie. Au mieux, ils nous encourageront dans notre lutte. Au pire ils resteront indifférent à nos souffrances.
C’est à nous qu’il revient, fils et filles de Guinée, de réaliser que nous sommes engagés dans un processus de dégradation continue de nos droits et libertés et de suppression de notre droit de choisir librement nos dirigeants. Aucune amélioration de cette situation ne sera possible sans que nous nous battions pour recouvrer nos droits et libertés confisqués.
Ces militaires du CNRD s’imaginent instaurer dans notre pays un système dans lequel l’armée surplombera l’État et déteignera sur tout le pays…
L’armée serait une forme de recours absolu et institutionnalisée, au-dessus de la mêlée.
D’où le concept D’ARMÉE-NATION qui revient régulièrement dans les discours notamment sous la plume du général Idi Amine, le cerveau de la bande.
Nous devons nous réveiller avant qu’il ne soit trop tard. La Guinée est notre bien commun. Ne laissons pas des personnes inconscientes et inconséquentes nous mener sur un chemin que nous n’avons pas choisi.
Ces militaires sont dangereux :
Ils sont dangereux pour ceux qui ne sont pas dans l’esprit CNRD.
Ils le sont pour les responsables politiques et ceux des organisations de la société civile.
Mais ils le sont en réalité pour la Guinée tout entière.
Le CNRD souhaite pouvoir présider aux destinées de notre pays pour les décennies à venir. Deux options sont envisagées par les stratèges de cette nébuleuse :
- La première hypothèse consiste à instaurer une forme de KOUDÉISME, le Koudéisme 2.0 donc.
C’est cette option qui emporte leurs préférences. Mais elle est difficile à réaliser eu égard aux pressions que pourraient exercer les organisations internationales dont la CEDEAO sur le régime putschiste du CNRD. - La seconde option envisagée dans les têtes pensantes de la nébuleuse : contrôler pour les décennies à venir tous les pouvoirs issus des mascarades que le CNRD organiserait et encadrerait à partir des bureaux feutrés. À la place du peuple de Guinée, il reviendrait au CNRD de choisir tous les futurs présidents du pays. Cette option est possible et présente des chances de réussite. C’est d’ailleurs une manœuvre pareille qui a conduit Alpha Condé au pouvoir.
Les partis politiques satellites et boîtes aux lettres ont bien compris cette volonté. Lansana Kouyaté se croit d’ailleurs le Président désigné à la sortie de cette transition. C’est pour cette raison que ces partis politiques s’inscrivent dans l’esprit CNRD et soutiennent toutes les décisions de la junte militaire, y compris les fumisteries et décisions liberticides du CNRD et sa branche civile.
C’est à mes yeux suicidaire de laisser cette lutte à une petite partie de nos concitoyens.
Que les jeunes de l’axe puissent participer et être moteur dans cette lutte est normal et ils joueront sans doute le rôle qu’ils ont toujours assumé sur le chemin de la démocratie en payant souvent un lourd tribut.
Mais croire que cette lutte doit être menée par les seuls jeunes de l’axe sans aucun effort de la part de tous les autres Guinéens est une erreur monumentale qui risque de nous revenir en boomerang tôt ou tard. Une militarisation de l’axe suffit d’ailleurs à neutraliser cette zone sans que les autres concitoyens installés sur d’autres parties du territoire national ne prennent le relais.
Agissons maintenant avant qu’il ne soit trop tard.
Gonflons les rangs des séries de manifestations des forces vives à venir pour montrer au CNRD que nous ne souscrivons pas à toutes les dérives liberticides en cours.
Et surtout montrons leur que les armes ne peuvent en aucun cas se substituer à notre souveraineté en tant que peuple.
SEULE LA LUTTE LIBÈRE