Contre La sansure

Guinée : Célébration de la journée internationale de la démocratie dans un contexte difficile

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Le 15 septembre de chaque année, l’humanité célèbre la journée internationale de la démocratie. Fort malheureusement, plus d’un demi-siècle après l’accession du berceau de l’humanité à la souveraineté internationale, nombre de pays africains ont encore du mal à cerner les tenants et aboutissants de ce concept.

Certains même pensent qu’il y a un prêt à porter en démocratie. Alors qu’en réalité la démocratie doit s’adapter aux réalités sociopolitiques des pays. Autrement dit, elle doit s’adapter à l’histoire d’un pays, à sa culture et à ses réalités, tout en précisant qu’il y a des principes universels auxquels tous les Etats doivent adhérés. Et les instruments juridiques mis en place dans les Etats, doivent être conformes à ces instruments internationaux.

En Guinée, la célébration de cette journée se passe, cette année, dans un contexte extrêmement ardu et inquiétant, marqué entre autres par la fermeture des médias, l’incarcération des anciens dignitaires, la disparition de certains acteurs de la société civile, la prolifération des discours musclés et va-t-en-guerre, bref, le raidissement des positions des deux côtés : côté des gouvernants et celui des acteurs sociopolitiques. En d’autres termes, la célébration de la journée internationale de la démocratie se passe, cette année, en République de Guinée, dans un climat de méfiance entre les autorités de la transition et une importante frange des acteurs sociopolitiques.

Les guinéens doivent sacrifier les sacrifices de l’incompréhension pour une transition réussie et apaisée. Cette atmosphère délétère dans laquelle se trouve actuellement notre patrimoine commun n’arrange ni le pouvoir ni les autres acteurs sociopolitiques. Elle ouvre plutôt la voix aux contradictions inutiles alimentées par des bricoleurs idéologiques, ces forces destructrices qui veulent faire de cette période d’exception un tremplin, une passerelle pour se faire une place au soleil.

Montesquieu a dit un jour que : « L’esprit de la République, c’est la paix et la modération ». Le pouvoir, c’est un peu comme un œuf. Celui qui l’a doit être prévoyant ; il doit jouer de toute son intelligence, au risque de le casser entre ses mains. Le pouvoir est fragile et peut se casser à la moindre secousse parfois, surtout dans une période charnière comme celle que traverse présentement la Guinée, notre maison commune à tous.

Une sagesse maninka nous apprend que : « Quand on a la calebasse (bol) de lait sur la tête, on ne fait pas de bagarre ». En considération de cette atmosphère bouillonnante et peu rassurante qui prévaut dans notre pays, les gouvernants doivent, une fois encore, prioriser le dialogue et l’écoute. Nous ne nous laisserons jamais de rappeler cela, car il s’agit de notre pays. Les autorités doivent chercher à bien poser le problème, car comme nous l’enseigne le physicien-théoricien Albert Einstein « Un problème sans solution est un problème mal posé ».

« Le dialogue véritable suppose la reconnaissance de l’autre dans son identité et dans son altérité ». En peu de mots, les autorités de la transition doivent mettre les bouchées doubles pour mettre tous les acteurs sociopolitiques autour de la table car, si on ne gagne pas autour de la table, on ne perdra pas non plus.

Sayon MARA                                                                                                                Juriste

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