Guinée : Contre les disciples du mal, le combat ne peut plus attendre
La Guinée traverse une période sombre de son histoire. Ce n’est pas seulement une crise politique ou institutionnelle, c’est une crise morale et spirituelle qui se joue sous nos yeux. Un affrontement entre deux camps : ceux qui craignent Dieu, la justice et le peuple, et ceux qui ont pactisé avec le mal, pour dominer, humilier, tuer et régner au service de leur seule ambition.
Il y a d’un côté, les hommes de foi, de conscience et de vérité, qui, malgré la peur, les menaces ou l’exil, refusent de courber l’échine. Ils s’opposent à l’injustice, dénoncent les abus, et tiennent haut le flambeau de la dignité humaine. Ce sont ceux qui craignent le péché, qui respectent la vie humaine, qui pensent à la postérité, et qui redoutent la mort et le jugement dernier.
Et il y a l’autre camp, celui des disciples du mal. Des individus sans foi ni loi, qui ont troqué leur âme contre les apparences du pouvoir. Ils ont réduit la Guinée à un butin personnel, au mépris de la souffrance du peuple. Pour eux, l’au-delà n’existe pas, la morale est une faiblesse, et la vie des autres n’est qu’un moyen sacrificiel au service de leur réussite terrestre.
Ce qui compte pour eux, c’est l’instant présent, le luxe, les honneurs et le pouvoir. Peu importe les vies qu’ils brisent, les familles qu’ils endeuillent, les institutions qu’ils démolissent, la paix qu’ils ébranlent, la société qu’ils déchirent, le peuple qu’ils ébranlent. Leur seul but, dominer ce monde, quel que soit le prix. Leur règne est fondé sur la peur, le mensonge, la trahison et le sang.
Ceux-là sont dangereux. Ils ne reculent devant rien. Leur œuvre est noire, leur dessein est démoniaque. Après avoir infiltré les sphères de décision au sommet de l’Etat, ils se sont s’érigés en maîtres, usant des langages du peuple pour mieux trahir ses intérêts.
On ne peut plus et on doit plus les tolérer. On ne peut plus négocier avec le mal. Ces individus, qui justifient l’injustifiable, qui arrêtent sans droit, qui emprisonnent sans procès, qui tuent sans état d’âme et qui étouffent la vérité, doivent être combattus avec rigueur et vigueur.
Car leur œuvre n’est pas seulement une menace pour aujourd’hui, mais un danger pour l’avenir. Ils mettent en péril la vie de citoyens innocents, détruisent la cohésion nationale, pervertissent la justice, détournent les ressources du pays et alimentent un cycle infernal de haine, de répression et de désespoir.
Leur ambition est sans limite. Ils veulent régner sur les ruines d’un peuple qu’ils appauvrissent, abrutissent et martyrisent chaque jour. Ils veulent faire taire les voix libres, faire disparaître les contre-pouvoirs, et imposer leur loi du silence et du mépris dans les cœurs et les consciences.
Mais il est encore temps. Nous ne devons pas abandonner la Guinée à ces forces du mal. Il est de notre responsabilité morale, citoyenne et spirituelle de les dénoncer, de les affronter, et de les vaincre. Non par la violence, mais par la force de la vérité, par la puissance de la justice, et par le courage du témoignage constant et conséquent sur les dérives du moment.
Il faut savoir que le mal prospère lorsque les hommes justes se taisent. Et le silence, aujourd’hui, face à ces dérives, serait une trahison envers les martyrs, une abdication envers les vivants, et un abandon envers les générations futures.
Le peuple de Guinée mérite mieux que le règne des ténèbres. Il mérite la lumière, la justice et la paix. Et cette lumière ne viendra que si nous décidons de nous lever, de parler, et surtout, d’agir pacifiquement mais avec la foi, le courage et la fermeté, pour la vérité, la dignité et l’Etat de droit.
Mamoudou Babila KEÏTA
Journaliste d’investigation
Éditorialiste. Voix libre en exil.
