Guinée, Éveil d’une Nation : De la Profanation à la Renaissance
Moi, la Guinée, j’observe avec une tristesse infinie les profanations incessantes de ma souveraineté. En aucun lieu sur cette terre, le pouvoir, son exercice, et le choix des dirigeants n’ont été aussi profondément souillés, aussi outrageusement usurpés que chez moi. L’ampleur de cette dégradation défie l’entendement, évoquant un vertige abyssal.
Rares sont les contrées du monde où quiconque peut se voir octroyer le pouvoir de régner sur un État ou une parcelle de terre sans avoir les moindres compétences ou aptitudes nécessaires. Deux voies cependant mènent à cette imposture : la première, brutale, consiste à s’emparer du trône par un coup d’État, s’autoproclamant alors président, maître suprême des armées et gardien de la nation ; la seconde, plus insidieuse, repose sur la nomination par décret présidentiel, souvent arbitraire, émanant d’un caprice personne, d’un népotisme abject ou d’un calcul d’intérêts particuliers, sans considération pour la voix du peuple.
Cette anarchie politique engendre un règne d’inefficacité, d’injustice et de corruption. Mes enfants, les Guinéens, sont les victimes quotidiennes de cette instabilité. L’éducation et la santé, fondements essentiels du progrès, sont laissées à l’abandon. Mes infrastructures, pourtant vitales pour l’essor économique, gisent en ruines. Mes richesses naturelles, potentiellement porteuses de prospérité, sont pillées au profit de quelques privilégiés, tandis que la majorité de mes fils et filles demeurent dans une misère déchirante.
Pourtant, malgré ce ciel assombri, je conserve en moi une inextinguible lueur d’espoir. Car je vois se lever une génération nouvelle, porteuse de rêves ardents et d’aspirations profondes, résolue à réécrire notre destin. Ces jeunes, intrépides et engagés, refusent la fatalité. Ils s’instruisent, se mobilisent, et revendiquent leur droit à une vie meilleure. Puisant dans mes racines ancestrales de courage et de résilience, ils se préparent à édifier un avenir rayonnant.
Je crois ardemment qu’un jour, je m’éveillerai, moi la Guinée, libérée des chaînes de la mauvaise gouvernance. Ce jour-là, chaque citoyen de mon pays jouira de la dignité et de la prospérité, participant activement à la grandeur de notre nation. Les voix des marginalisés résonneront alors puissamment à travers mes montagnes et mes rivières, annonçant une ère de justice et de paix. Ensemble, mes fils et filles bâtiront un État où le pouvoir ne sera plus un privilège dévoyé, mais une responsabilité exercée avec intégrité et compétence.
Je suis la Guinée, indomptable malgré les épreuves, vivifiée par la foi en un avenir lumineux. À vous, mes enfants, de métamorphoser cette foi en réalité tangible.