Guinée: L’ambassade de France ignore les kidnappés de la junte et prend position dans l’affaire Azaya et Djelikaba Bintou

Depuis la publication hier 02 avril des images choquantes de l’artiste guinéenne Djelikaba Bintou, l’épouse de la star Mohamed Azaya, où elle apparaît violentée, les langues ne cessent de se délier.
Ces images circulent en boucle sur les réseaux sociaux opposant les fans des deux artistes.
Cependant, il se trouve que Mohamed Kamissoko alias Azaya à un concert qui est prévu à Arena de Paris en décembre de cette année 2025.
La billetterie pour le dit concert a même été officiellement ouverte aujourd’hui.
Un concert jusqu’ici officiellement soutenu par l’ambassade de France en Guinée. Elle ne cachait pas son soutien à la star guinéenne et avait même mis l’affiche de son concert sur sa page.
Mais elle vient de faire aujourd’hui 03 avril un revirement tout en annonçant sur la même page la fin de son soutien à l’artiste.
L’ambassade de France prend position dans cette affaire de couple en ces termes « Nous avons appris la mise en cause pour violence conjugale du chanteur Azaya que nous avions reçu le 25 mars 2025. Respectueux de la présomption d’innocence et du travail de la justice, nous avons néanmoins fait le choix de retirer le post publié à cette occasion par égard envers sa compagne et les victimes de violences conjugales qui se reconnaissent dans son témoignage. »
Un acte noble pourrait-on dire, puisqu’il dénonce les violences faites aux femmes en Guinée. Des violences devenues plus féminines sont devenues très récurrentes ces dernières années dans les pays livrant parfois les victimes à elles même.
Mais si la France sait se montrer solidaire face à cette affaire de présumé violence conjugale dans le couple Azaya et Djelikaba Bintou.
Elle reste cependant indifférente face au sort de notre confère Habib Marouane Camara et tant d’autres kidnappés par la junte militaire.
Pour l’ambassade de France, la défense des droits humains n’a pas de valeur en Guinée
Elle brille dans un silence assourdissant et lâche face aux violations graves des droits de l’homme en Guinée.
Nous avons des leaders d’opinions tels que Foniké Menge Sylla, Billo Bah, Habib Nimaga et le journaliste Habib Marouane Camara qui ont été enlevés par la junte militaire depuis plusieurs mois. Le peuple de Guinée est sans nouvelles de ces jeunes leaders d’opinion et le gouvernement françafricain et despotique brille par l’indifférence.
Récemment c’est l’activiste de la société civile Abdoul Sakho qui fut kidnappé par les forces spéciales de Mamady Doumbouya dans la nuit du mardi à mercredi 19 février 2025.
Il a été retrouvé dans un état très critique dans la soirée du mercredi à Forécariah, près du camp 66, par des paysans.
Et il a fallu l’intervention de l’ambassade des États-Unis en Guinée pour que Abdoul Sakho ne connaisse pas le même sort que Foniké Menge Sylla, Billo Bah, Habib Marouane Camara.
Mieux la junte militaire au pouvoir exerce un pouvoir agressif et excessif fondé sur le nationalisme ethnique, le pillage organisé au plus sommet de l’Etat des ressources minières et les derniers publics du pays.
Elle use de tous les moyens pour confisquer le pouvoir et verrouiller le pays.
Mais du côté de la France, ce n’est ni actions, ni réactions. Elle affiche plutôt ouvertement son soutien à son légionnaire français Mamady Doumbouya, le désormais chouchou et pion de la France.
Au nom de la françafrique, la Guinée est de retour dans le pré-carré français
Depuis le putsch militaire survenu le 05 septembre 2021, ayant permis à l’ancien légionnaire français du nom de Mamady Doumbouya de prendre les rênes du pays, le retour de la Guinée dans le pré-carré français, est désormais une réalité.
Sinon qui l’aurait cru il y a de cela trois ans qu’un ambassadeur français en Guinée, allait exiger de la Guinée de prendre position pour L’Ukraine dans le conflit qui oppose ce pays à la Russie depuis trois ans..
Or nous savons qu’après le non historique de 1958, la Russie faisait parti de ses pays qui ont aidé la Guinée à résister aux sanctions de la France à l’encontre du pouvoir du PDG-RDA de feu Ahmed Sékou Touré.
Et depuis le putsch militaire françafricain du 05 septembre 2021 les relations entre la Guinée et la Russie sont de plus en plus timides.
La Guinée sous le régime militaire françafricain est plus que jamais tourné vers une ancienne puissance colonisatrice qui ne veut pas plier bagages.
Et ce retour de la Guinée dans le giron de la françafrique considérée jusqu’ici comme opposée à toute forme de mise sous tutelle néocolonialiste est un succès pour la diplomatie française mise à mal dans la sous-région ouest-africaine.
Le soutien de la France à ce régime violent est irréversible
Malgré la situation tragique que vit actuellement la Guinée, la France continuera de soutenir les despotes machiavéliens, corrompus de Conakry en empêchant ainsi l’épanouissement et la liberté des peuples africains.
Le silence assourdissant des autorités françaises sur les violations graves des droits de l’homme, sur le Kidnapping de journalistes, de leaders d’opinion, l’emprisonnement d’opposants politiques tels que Aliou Bah pourtant proche de la France ne doit donc pas nous surprendre.
Il revient à l’élite guinéenne, de comprendre que nous sommes les seuls véritables responsables de l’alternance politique et de la défense de tous nos droits dans nos pays.
Car il n’est en réalité un secret pour personne que les raisons de l’engagement de la France dans l’actuelle crise guinéenne sont purement et simplement d’ordre économique et politique.
Personne n’ignore qu’en dehors des faux opposants, des fausses ONG, bref d’une fausse élite se trouvent des enjeux véritables (économiques, politiques) de cet intérêt brusque de la France pour la Guinée.
La France, à l’instar de toutes les anciennes puissances coloniales, vu l’avancée menaçante de la Chine, de la Russie, de la Turquie (pour elles) n’a jamais eu autant besoin de renforcer sa présence en Afrique sous prétexte d’instaurer des régimes fondés sur la démocratie.
Or elle y arrive au prix de l’ingérence, de la subversion et de la guerre.
C’est à nous de reprendre la main dans notre pays
La France ne fera rien contre les conflits, les tensions sociales, les violences de tout genre et les pertes de revenus en Guinée.
Elle n’est capable que d’une indignation sélective ou une justice à géométrie variable. Car la déclaration universelle des droits de l’homme existant depuis 70 ans n’est valable que pour eux les « civilisés » qui évitent la guerre chez eux et se serrent les coudes dans la mise au pas des « barbares ».
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