Guinée: Mamady Doumbouya est tombé dans le piège des extrémistes

Les hommes luttent toujours pour se délivrer des pièges dans lesquels ils se précipitent eux-mêmes.
Quant à Mamady Doumbouya, il va vers les pièges. Et les pièges autour de lui se multiplient et cela depuis qu’il a renversé un 5 septembre 2021 le président Alpha Condé.
C’était prévisible puisque l’ultime objectif de Mamady Doumbouya et son entourage, c’est le maintien de leur clan au pouvoir.
Pour ce faire, il faut manipuler, opposer, diviser, tuer le peuple de Guinée.
Mieux il faut se muer dans des compromissions contre nature, fabriquer des petits sous-dictateurs, récompenser les petits monstres des réseaux sociaux pour se pérenniser au pouvoir.
Avec cette envie démesurée de vouloir garder un pouvoir dont il n’a plus le contrôle, il a fini par perdre son humanisme et tomber dans le piège des extrémistes qui l’entourent.
Et à travers sa politique actuelle, son entourage, il perd complètement sa notoriété, son poids de président de la République.
Mais c’était prévisible, car il n’a jamais été un bon soldat pour pouvoir donc être un bon homme d’État.
C’est pour cela, il a fait le choix de se faire entourer d’un groupe de vautour qui a pris ses idées, celles qui prennent une forme aberrante totalitaire, qu’il cherche à enfermer dans les carcans de sa propre perversion avec des moyens d’intimidations et de chantage,un peu comme les racketeurs américains qui vous imposent leur protection.
En clair Mamady Doumbouya et son entourage sont deux faces de la même médaille
Il les laisse intervenir dans la nation guinéenne, avec leur idiotie séculaire afin de détruire le peu d’humanisme, de la cohésion sociale qui reste encore en Guinée.
Et pourtant, un chef d’État a besoin des gens qui vivent dans le creux de leur ventre la nécessité de changer, de prendre des décisions, d’aller les expliquer, et de faire.
Mais Mamady Doumbouya et son entourage ne savent agir que lorsqu’il faut mettre la machine à répression en marche.
Or un putschiste, ses ministres , les commis de l’État ne sont pas des élus du peuple, ils sont nommés pour servir l’État, travailler pour le bien de l’État.
Donc lorsqu’on est président ministre et de surcroît pendant une phase de transition politique, on est censé l’être pour servir l’intérêt général et non pour faire preuve de bestialité, d’énormité, d’ignominie.
Une bestialité très troublante pour ce pays en lambeau où tout se ressemble, où tout change pour que rien ne change.
Nous avons un pays où Mamady Doumbouya, ses ministres règnent comme des soldats mercenaires. Ils ne sont pas différents de leurs prédécesseurs.
Ces défenseurs de leurs personnes exécrables, les exécuteurs aveugles et cruels de leurs volontés absolues.
C’est pourquoi d’ailleurs on tue banalement dans ce pays.
L’assassinat ou l’emprisonnement d’opposants, dans ce pays depuis le 05 septembre 2021, parce que ceux-ci ont voulu exercer leur droit de manifester et le silence coupable du despote sont une preuve palpable du degré de déshumanisation du gouvernement de transition guinéen.
Mamady Doumbouya et son entourage ne peuvent faire un usage rigoureux et intrépide de leur raison, et oser l’appliquer à tous les objets dans toute sa force.
En somme, l’ancien légionnaire français est tout sauf l’homme de la situation
Sinon il aurait pu appliquer la rigueur à tous les objets de la morale, de la politique et de la société, aux ministres, aux militaires, à la jeunesse, aux peuples, aux fonctionnaires pour éviter la bestialité d’hier.
Or aujourd’hui, le pillage organisé au plus sommet de l’Etat, la corruption organisée, les détournements de deniers publics, le népotisme, le clientélisme, le favoritisme, la mauvaise gestion des finances publiques sont les normes qui régissent les institutions de la République de Guinée.
Finalement, le poste de président a perdu sa valeur
Et finalement avec lui aussi, le poste de président a perdu sa valeur, sa notoriété, sa grandeur d’être le premier de tous les guinéens, qui rassemble, uni les guinéens et fait de leur différence et diversité leur force.
Certainement un type bien aurait honte d’être supérieur en Guinée aujourd’hui, car vous êtes tout sauf un modèle de société.
Les disparitions forcées de Foniké Menguè Sylla, Billo Bah Habib Marouane Camara prouvent que ceux qui commandent en Guinée sont toujours les pires, c’est-à-dire, les supérieurs, les chefs, les directeurs, les généraux, les ministres, les plantons.
Le rapatriement involontaire des guinéens en Allemagne, organisé et soutenu par l’actuel ministre des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger Morisandan Kouyaté démontre l’une des face hideuse de ce pouvoir démesuré.
Sans oublier l’envie de vouloir faire prévaloir des intérêts partisans de la junte militaire en détruisant les partis politiques, dans le seul but d’aller aux élections sans opposition.
Dans ce contexte, on comprend bien que l’organisation du référendum n’est qu’une façon de détruire le peu qui nous restait encore en matière de démocratie.
Car on ne refait pas la démocratie par le référendum, le référendum abîme la démocratie et c’est pourquoi en Afrique il demeure l’œuvre des dictateurs et régimes autoritaires à la recherche d’une légitimité dans un peuple qu’ils inventent et dont ils font leurs choses.
Mais tout ceci se passe sous le regard indifférent du premier ministre Bah Oury, pourtant ancien droit-de-l’hommiste.
Quant à Mamady Doumbouya, il continue d’empoisonner ses rapports avec une grande majorité du peuple et le monde extérieur. Et sa notoriété n’est plus que destructrice.
Pourtant il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Aïssatou Chérif Baldé