Le terme transhumance politique me paraît un peu péjoratif pour certains. Loin s’en faut c’est plutôt une belle attitude ou réaction souvent sociologique de nos populations encore prédominées dans leurs choix politiques par des considérations subjectives. Impossible encore de faire naître ou construire le citoyen véritable réceptacle ou creuset de l’individu sous l’emprise des valeurs républicaines jusqu’à date, la tendance générale reste fortement dominée par l’individu sous forte sujétion des groupes proches du clan, la tribu ou de l’ethnie.
Par ailleurs, si ce mouvement est souvent observé au niveau du cheptel ou bétail abandonné lui-même et à la recherche saisonnière de pâturages pour se nourrir, il faut faire le distinguo quand il s’agit de « l’homo-politicus ». Surtout L’histoire de la Guinée en est pavée et tant mieux ! Pour ma part, comme l’a si bien indiqué Darwin : « suivant la loi de la sélection naturelle, ce ne sont les plus forts qui résistent les mieux ou survivent mais plutôt ceux qui s’adaptent le mieux » ! Si les données changent radicalement, c’est une hérésie de ne pas en tenir compte dans la matrice des actions à mener. C’est même une qualité essentielle en politique et qui elle-même se définit comme une matière très très dynamique !
En outre pour d’autres, vieillir souvent avec ses idées, peut paraître en quelques circonstances, relever de la bêtise ou être imbécile !
Même Nelson Mandela a changé ses idées à un certain moment de la lutte, je ne parle même pas de nos leaders politiques guinéens d’aujourd’hui !
Bref! Le plus important, c’est de rester en phase avec ses valeurs et principes !
Quoiqu’on puisse dire : il n’y a qu’un seul militant: c’est le peuple! Et, comme l’a fait savoir le Président Laurent Gbagbo de la Côte d’Ivoire, les partis politiques sont comme des enveloppes et le corps c’est le militant ou le peuple. Ce qui veut dire que les couleurs doivent s’effacer au gré du temps car factice. L’histoire de la Guinée est foncièrement caractérisée par cette transhumance politique parfois massive et brusque! Je ne vais pas nommer de cas précis, mais, nous sommes encore des témoins de certains partis politiques très squelettiques ou chétifs, jusqu’à la venue d’une forte personnalité à sa tête, parfois qui frise le spectacle, c’est-à-dire du jour au lendemain !
En Guinée, nous nous définissons par la transhumance politique. Il n’ya aucune honte de changer d’idées ou de vision en fonction de ses convictions qui ne doivent pas être non plus aux antipodes de ses intérêts personnels. Parce que faire la politique sans tenir compte de son propre développement personnel est un non sens!
Par Souleymane DOUMBOUYA