Contre La sansure

Ibrahima Bangoura, un pion du pouvoir qui attise les tensions inter- communautaires au Fouta Djallon

0

Ancien député de l’Assemblée nationale sous les couleurs de l’UFR et ancien Directeur National de la Douane sous l’ère Lansana Conté, Ibrahima Bangoura, un ancien commis de l’Etat, reconverti en politique, serait en mission du  pourvoir pour instrumentaliser les populations du Fouta Djallon à des fins politiques.

Expert Comptable de son état, qui a fait ses études en Côte d’Ivoire, puis en France, il est aujourd’hui parmi les vieux retraités qui attisent la tension inter-communautaire dans la région du Foutah Djallon.

Sa proximité avec le CNRD, la junte militaire qui avait renversé le régime d’Alpha Condé, le 5 septembre 2021, a amené l’UFR de Sidya Touré, dont il était le Vice-Président, a prendre ses distances vis-à-vis de cet ancien commis de l’Etat.

Pendant que la plupart des guinéens prônent aujourd’hui la paix et le vivre ensemble entre les citoyens, Ibrahima Bangoura, a été aperçu récemment à Kourou, un village de Dalaba, où un conflit inter-communautaire opposant peuls et  Malinkés, depuis que  l’ancien Président Alpha Condé a instauré le mouvement « Manden Djallon », où il encourage les populations de la localité de « récupérer les terres de leurs ancêtres ».

Cette démarche vise à opposer  les ethnies les unes contre les autres à des fins politiques. Et pourtant, ces citoyens ont vécu ensemble dans ces localités du Fouta Djallon, dans la paix et la concorde nationale, durant plus d’un siècle.

Dans cette vidéo, qui a fait le tour des réseaux sociaux, Ibrahima Bangoura (qu’on appelle honorable dans cette vidéo), est entouré des imams et des représentants du Kountingui de la Base Guinée (Labésandji), El hadj Sékhouna Soumah, en l’occurrence,  El hadj Amadou Camara, Imam de Kountia, El hadj Souleymane Touré, ancien dignitaire du régime de Sékou Touré, El hadj Ibrahima Souaré, représentant du Kountigui de la Basse Guinée.

Au lieu d’œuvrer en faveur du vivre ensemble et d’initier des projets de développement de la localité, tous prônent la division ethnique dans cette localité, où les conflits inter-communautaires sont récurrents, depuis l’érection du district de Kourou en sous-préfecture le 25 novembre 2020.

On se souvient, le conflit entre le secteur de Djinkonyah et le district de Kétiguiyah dans la sous-préfecture de Mafara avait mis cette partie du Fouta-Djalon à feu et à sang, entrainant des morts, des blessés et des dégâts matériels importants, en 2022.

Ce foyer de tension est gravement affecté par le virus du « Manding-Djallon » entretenu au nez et à la barbe des autorités. Il embrase régulièrement les deux localités et risque de contaminer leur voisinage.

Dans cette vidéo, le porte parole de la délégation s’exprimant en langue nationale Soussou, traduit en poular déclare ouvertement qu’ils ont le soutien des autorités de transition.

Selon les propos de l’imam, l’ancien député Ibrahima Bangoura est venu informer les citoyens qu’ils sont dans les terres de leurs ancêtres. « Ce sont des villages djallonkés qu’il faut récupérer. Et je vous informe qu’on a tout le soutient des autorités, le Président de la transition, Général Mamadi Doumbouya est derrière nous», rapporte-t-il.

Avant de prévenir : « Ce qui se passera en 2025 au Fouta, le monde entier le verra…».

Comme on le voit, il encourage les habitants de cette localité de Dalaba à se tenir prêts. Extraits des propos de l’imam qui transmet le message d’Ibrahima Bangoura:

«Ce sont nos parents qui ont été les premiers habitants d’ici. C’est eux qui les (peuls, ndlr) ont accueilli. On a pris nos filles, on les a donnés en mariage. Ils (peuls, ndlr) ne peuvent pas nous dire que nous sommes leurs esclaves. Ça, c’est fini ! Donc, si l’honorable Ibrahima Bangoura est arrivé ici, il ne pouvait pas venir sans vous remercier. On sait que cette terre de Fouta, c’est pour les Djollonkés. C’est vous qui savez, ceux qui vont rentrer et ceux qui vont rester (applaudissements). Ils sont en train de construire des belles maisons, mais leurs parents ont presque fini de quitter les lieux, nous allons récupéré nos terres », prévient-il.

Poursuivant, le porte-parole de la délégation a présenté El hadj Souleymane Touré comme étant l’homme qui avait été envoyé par l’ancien Président Sékou Touré, pour dit-il, « contrer le pouvoir des peuls au Fouta».

« Jai fait Labé, Koundara, Mamou, et tout le Fouta Djallon », dira de son côté El hadj Souleymane Touré, visiblement content d’avoir accompli cette mission.

Au-delà de ce malheur qui frappe les paisibles populations de Mafara et Kourou, des questions cruciales demeurent posées. A savoir : Pour quelles raisons l’administration publique guinéenne toute entière reste amorphe devant un tel désastre dans ces collectivités locales du centre du pays ? Comment se fait-il que l’administration publique garante de la paix sociale et protectrice des droits de l’homme soit impuissante face aux pyromanes qui foulent au pied les principes de l’Etat de droit ? Quelle voie de solution durable à ces affrontements fratricides qui mettent délibérément et intentionnellement le feu au vivre-ensemble ?

Pourquoi ce sont ces vieux retraités qui sont même à l’origine des tensions communautaires au Fouta Djallon  pour des raisons politiques?

En attendant de trouver les réponses à ces questions, le CNRD et le gouvernement devraient agir s’ils ne sont pas complices de ces manœuvres de déstabilisation de cette partie de la Guinée, où les populations ont toujours vécu dans la paix et la concorde sociale.

Merci de lire la vidéo ci-dessous :

 

Affaire à suivre….

Abdoul Wahab Barry  

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

× Comment puis-je vous aider ?