Samedi dernier, le Président de l’UFR, Sidya Touré, à l’occasion de l’assemblée générale de son parti, sans le nommer, a attaqué Cellou Dalein Diallo. Pour lui, « la dichotomie est venue le jour où certains ont décidé, après avoir récusé le référendum et les élections législatives d’aller quand-même à la présidentielle« .
Soulignant que les gens ne se sont pas rendus compte que « la Constitution de 2010 interdit à ce qu’on puisse accéder à un troisième mandat. Alpha en a demandé la modification. Ça a été fait et on a voté », Sidya Touré affirme qu’il ne veux « même pas parler de vote, mais toujours est-il que cela a été considéré comme tel. On a voté un texte dont personne n’avait la mouture finale. Pendant la publication de ces textes, d’autres modifications ont été encore rajoutées. Ce document final était donc la Constitution ». Ce qui lui fait dire qu’il y a eu « double modification constitutionnelle« .
Il a soutenu que « le FNDC à l’époque, quand je dis FNDC, ce n’est pas le mouvement civil que vous voyez, tous les partis politiques associés » combattait le troisième mandat d’Alpha Condé. Mais de nombreux partis politiques et organisations de la société civile n’étaient-ils pas au FNDC le jour et, la nuit tombée chez Alpha Condé pour rendre compte et recevoir des instructions ?
Plusieurs analystes sont d’avis que « ces partis et organisations de la société civile « sont des marchandises ». Ils ne représentent rien et polluent l’atmosphère. Cellou Dalein et l’UFDG sont tombés dans leur piège et n’ont pas participé (par refus d’Alpha Condé de rouvrir la liste électorale) au double scrutin du 22 mars« .
Mauvais procès à l’UFDG et à Cellou
Pour l’un de ces analystes, « si Sidya estime que la dichotomie est venue le jour où certains ont décidé, après avoir récusé le référendum et les élections législatives d’aller quand même à la présidentielle, c’est faire un mauvais procès à l’UFDG et à Cellou. Qu’est-ce que le FNDC a réellement fait, en dehors d’organiser des manifestations toujours violemment réprimées par le pouvoir d’Alpha Condé ? Si Sidya, Cellou et les autres avaient pris part à l’élection du 22 mars n’auraient-ils pas mieux empêcher le coup d’État constitutionnel ? N’est-ce pas pour cette raison qu’Alpha Condé a refusé de rouvrir les listes électorales ? Il est plus facile de participer à une élection, faire tout ce que la loi permet pour obtenir les résultats issus des urnes, que de s’opposer à la tenue de ladite élection« .
Sidya Touré a informé que d’autres partis politiques du FNDC « ont décidé de supporter le régime … ils se sont aperçus que le combat était un tout petit peu trop difficile pour eux« , mais que « ceux qui sont restés, qui n’ont pris part ni aux élections législatives ni supporté le régime, il n’est resté que trois partis : l’UFR, le PEDN et le MODEL de Aliou Bah. Voilà comment à un moment donné, nous sommes restés l’aile politique de ce qu’on peut appeler le FNDC« .
Pour un responsable de l’ANAD, coalition politique dirigée par Cellou Dalein Diallo, « ce discours de Sidya à propos de la participation de Cellou à la présidentielle du 18 octobre 2020 ne tient pas la route. Si je n’avais pas de respect pour lui, j’allais dire que c’est de la malhonnêteté intellectuelle dans la mesure où il a déclaré, librement, qu’Alpha Condé n’a pas gagné cette élection. Lui-même a dit qu’en 2010, les résultats avaient été falsifiés. Il a raison parce qu’il venait en deuxième position, très loin derrière Cellou Dalein Diallo qui, si les résultats de Ratoma n’avaient pas été annulés serait élu dès le premier tour« .
Mamadou Alpha BAH