« Il est temps d’encadrer ce procureur très spécial, car il est très dangereux pour la paix publique ». (Me Bérété)
Lors de la conférence de presse que la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a organisé vendredi, la substitut du procureur Joséphine Loly Tinkiano a exposé les faits qu’elle reproche à l’ancien ministre d’État de la Défense, Dr Mohamed Diané, détenu à la maison centrale de Conakry depuis le 6 avril.
Elle a indiqué que : « il est question d’élucider de façon détaillée la gestion du budget de la défense nationale pendant qu’il était à la tête de ce département stratégique. Il était aussi question de faire sur la situation de toutes les commandes des matériels d’opérations et autres. Il est question de faire également le point sur la situation de gestion de la direction du service agricole de l’armée, la gestion du contrat, mais aussi élucider la situation de 7 milliards dont l’un de ses proches a bénéficié ainsi que le cas des 28 pickups affectés à l’armée sur commande via Djoma groupe’’.
Dr Mohamed Diané est sommé d’apporter des clarifications sur ‘’le projet de construction de l’hôpital militaire de Dubréka. D’après nos enquêtes, il possède plusieurs comptes bancaires dont les opérations et les mouvements bancaires sont évalués a plus de 2 milliards de francs guinéens et dont les versements ont été faits par plusieurs personnes qui sont aussi identifiées par nous ».
« Il est temps de limiter l’injustice de la Crief dans l’intérêt de la nation… »
Pour son avocat, Me Sidiki Bérété, qui s’exprimait hier dans le cadre d’une conférence de presse, suite à celle de la poursuite la veille, « la Crief n’est rien d’autre qu’un instrument de sale boulot. Elle (la Crief) fait tout sauf le droit« . Puis, il a ajouté : « Monsieur le procureur très spécial, votre terme à la gendarmerie d’investigation à savoir interpeler et interroger toutes les personnes qui étaient ministres le 5 septembre va vous rattraper. Il suffit d’être ministre le 5 septembre pour être auteur d’une infraction. C’est extrêmement grave Monsieur le procureur très spécial (…) Actuellement, il y a des ministres aussi et chacun a son tour chez le coiffeur. On nous poursuit parce qu’on a été ministres, ceux qui sont aujourd’hui ministres seront aussi poursuivis parce qu’ils ont été ministres. Si les ministres actuels laissent l’injustice actuelle de la Crief, à qui le tour ? C’est la question parce que la justice est là pour tout le monde« .
Me Bérété estime : « Il est temps de limiter l’injustice de la Crief dans l’intérêt de la nation. Si les membres de l’actuel gouvernement restent indifférents face à ces bavures de la Crief, je pense que c’est grave. Tous les avocats qui sont liés par des propos déplacés et d’amateurisme du procureur très spécial, Aly Touré se retrouvent le lundi prochain dans l’après-midi au Conseil de l’Ordre pour mener une action commune. Parce qu’il est temps d’encadrer ce procureur très spécial, car il est très dangereux pour la paix publique. Et il est temps maintenant de l’engouler dans son petit soulier« .